Le 21 Janvier, nous allons commémorer le souvenir des 10 ans du départ de l’Abbé Pierre parti prendre (comme il nous le disait) ses grandes vacances.
Depuis, il faut bien le dire, nous autres ses modestes disciples nous nous sentons très orphelins et parfois (souvent) démunis pour faire face aux besoins des plus démunis, porter la voix des sans voix….et surtout pousser les "coups de gueule" dont l’Abbé savait faire usage vis-à-vis des "Puissants"
Dans notre département du Var, il n’est de ville ou de commune même rurale qui n’ait "son ou ses" SDF, vivant dans leur voiture sur des parkings ou dans des chemins creux derrière une haie…..
A Bandol (mais pas que ) et dans certaines communautés d’agglomération, la cécité́ érigée en politique est bien pratique pour refuser de voir et donc d’agir et développer ne seraient –ce que des mini structures d’accueil et d’hébergement (au moins un lieu de vie pour faire chauffer ses aliments ,se poser au chaud et se laver) en laissant aux autres communes plus solidaires le soin de faire et accueillir les concitoyens précarisés dont on ne veut et que l’on se limite à domicilier au CCAS.
A quand un pavillon de la solidarité́ venant s’imposer au pavillon bleu de la plus belle plage ou du port le plus propre ?
Nous sommes dans un monde ou l’esprit et la culture gestionnaire l’emportent sur l’esprit d’une véritable lutte des pouvoirs publics et des politiques pour mettre fin de ces situations.
Tout est fait non pas pour combattre et éradiquer la misère, mais pour la gérer, ce que dénonçait le Père Joseph Wrezinski Fondateur d’ATD quart monde.
Alors dans notre département du Var, dont tous les observatoires économiques, sociaux, en démontrent les grandes carences et inégalités, que faudra-t-il entreprendre pour que les vrais problèmes de la précarité́ soient pris en compte au-delà̀ des actions citoyennes, bien pratiques pour décharger les politiques de leurs responsabilités ?
Doit-on rappeler aux élus le besoin de logements sociaux, de places d’hébergements … mais il est vrai que, de part les règles démocratiques, dans la plupart des cas ils sont élus que par 30% du corps électoral (et encore moins de la population réelle), ils répondent à cet électorat minoritaire, dont le lobbysme actif se refuse à voir et accepter la réalité́ d’une grande partie des besoins de la population (parfois leur voisin)… tout en se revendiquant de plus en plus souvent d’une confession humaniste et solidaire … (pauvre Pape François, on n'est toujours trahis que par les siens !)
Par volonté́ de tel ou tel élu souhaitant gagner un quart d’heure entre Nice et Marseille on va geler et faire disparaître des milliers d’hectares de terres agricoles et d’autres constructibles, alors que l’on nous dit que le foncier ferait défaut pour bâtir une ville dans laquelle chacun pourrait disposer d’un chez soi. Faudra-t-il que via des avocats motives, des associations agrées pour cela, engagent des actions de groupe afin de faire condamner les élus RESPONSABLES ET COUPABLES de ces situations ?
Faudra-t-il attendre qu’un Procureur, s’affranchissant des contraintes politiques locales et du gouvernement dont il détient son pouvoir d’action, s’empare de cette question de non-assistance à personnes en danger ?
Alors en cette période ou des bilans d’actions sont disponibles et ou le pouvoir d’agir via les urnes approche , souhaitons que les citoyens et en particulier les plus précaires fassent valoir leurs droits et s’emparent de ce droit de vote pour peser sur leur devenir.
En attendant soyons dans l’Espérance, qui nous fait refuser d’accepter ces réalités vécues par des millions de nos concitoyens, cette Espérance qui nous porte vers l’action lorsque parfois le découragement nous prend.
Oh oui l’Abbé, j’ai parfois honte !
Mais nous ne lâchons rien, ça vous pouvez compter sur nous !
Jean-Paul JAMBON
Représentant Fondation Abbé Pierre pour le Var