Il était une fois un centre commercial né en 1967 de la création du port du Lavandou… sur le domaine public maritime.
Contre monnaie sonnante et trébuchante d’heureux propriétaires obtenaient, sous contrôle préfectoral, le titre d’Amodiataire d’Occupation Temporaire (AOT) créé en 1965, supprimé en 1981, valable jusqu’au 1er janvier 2029 Seule obligation : exploiter un commerce.
En 1995 changement de majorité, dégradation des locaux, dont certains vacants faute de clients ou conséquences des aléas de la vie. Le nouveau maître - joueur de billard à trois bandes - manoeuvre sur la régie du Port gestionnaire du "radeau" pour payer une réhabilitation coûteuse de *1,2 millions d'euros de budget en autofinancement pur; et entreprend de récupérer les uns après les autres les AOT à coups de constats d'inexploitation, de récupération de charges portuaires majorées, d’avocats qui savent lire les petites lignes (et se gaver d’honoraires) contre le Syndicat des copropriétaires du port, vent debout !
Les proies n’avaient hélas pas les moyens, ni compris ces subtilités d'AOT; et, selon la loi du plus fort (et de l’argent public), la justice fit un boulevard au requérant.
C’est là que celui-ci, remet aussitôt sur le marché les lots tombés du ciel pour son propre compte. Les propriétaires confisqués de leur AOT sont contraints d’abandonner leur bien ou de repasser par la caisse sous le nouveau statut de "locataires" pour ne pas perdre leur entreprise.
La propagande est au satisfecit municipal de *la concertation permanente...(avec) les commerçants qui se sont associés avec enthousiasme à cet embellissement, donnant un coup de jeune à leurs enseignes et auvents.
La tragédie est que certains propriétaires ont souscrit des emprunts pour acquérir leur AOT et se retrouvent à payer d’un côté la banque et de l’autre le racketteur – de 8 à 10.000 €/an - sans oublier les impôts fonciers (puisque fiscalement propriétaires) et les charges du port (puisque occupants du domaine public concédé)
Vous n’avez pas perdu le fil ?
Le vaudeville se complique lorsque quelques propriétaires ont la mauvaise idée de céder leur AOT sans prévenir l’autorité de tutelle. Le feu gagne alors l’étage supérieur des actes notariés légaux et du fisc qui ne sait plus qui doit payer les impôts fonciers.
Une pagaille dans le dos des citoyens, de procédures en Appel, Cassation et expulsions. Les trophées s’accumulent au profit du pirate insensible au désarroi des spoliés, aux drames personnels…
Ce dossier est une parfaite illustration d’une faillite morale collective et d’une escroquerie légale en bande organisée. Promoteurs, maires, conseillers municipaux, SCI et autres acteurs de l’époque ont disparu depuis belle lurette.
Alors se pose maintenant la question de l’avenir du nouveau Port dont les locaux commerciaux ne peuvent résister à une fréquentation en berne et une période estivale de plus en plus moribonde.
Quelques raisons de cette désertification : le manque d’imagination de la mairie et de ses satellites - le port international (vaste parking à bateaux); l’Epic de tourisme, volontairement isolé de l’intercommunalité par décision municipale - arguments irrecevables pour la justice.
Victime de ses propres turpitudes, que fera la mairie des locaux récupérés, loués puis probablement inexploités une grande partie de l'année ?
Et que pensent les usagers du port de leur argent abusivement détourné par égo municipal ?
*La Gazette du Lavandou N°136