Le feuilleton se poursuit. Au commencement était l’idée. Comme toujours ici elle a mis 10 ans à mûrir. Pour déboucher enfin sur un projet cohérent au carrefour de la Baou. Avec cinéma, hôtel, restaurant, tri postal, centre de santé. Il s’agit en effet d’un lieu excentré et donc pour créer du flux il convient de jouer sur plusieurs ressorts.
Le grand projet (comme tous les autres) a avorté et se termine au tribunal entre l’opérateur choisi par la ville et cette dernière.
Le bon sens était donc de retravailler un projet aussi complet et sérieux puis de revenir devant les élus et la population.
Que nenni. Devant le conseil municipal du 25 juin 2018 le maire a fait voter seulement le principe de la création du cinéma et son mode de gestion. La question cruciale des parkings, du financement, des autres composantes ( on parle d’un Mac Do )....tout cela viendra plus tard.
Nous sommes donc dans le bricolage, l’improvisation, la fragmentation du projet.
Et pourtant il s’agit d’un investissement colossal. De 4 à 5 millions d’euros. Mr Bernardi a d’abord déclaré dans Var Matin ( avant même de réunir les élus) que « cela ne coûtera rien au contribuable ». Avant de préciser que le financement serait assuré « entre autres par des cessions immobilières inactives ». Comme s’il était propriétaire des terrains et non les lavandourains !
Et pourtant la réussite du cinéma est construite sur une étude de marché prévoyant 90.000 entrées annuelles que nous jugeons aléatoire. La meilleure preuve est que la recommandation de la mairie pour le mode de gestion est une délégation de service public, le prestataire recevant les recettes et assumant le risque de fréquentation. Un entrepreneur public ou privé investissant de 4 à 5 millions d’euros dans une affaire sans en tirer un centime de bénéfice ne croit pas dans la fiabilité de son business plan.
Mr Bernardi a déclaré qu’il allait prendre son temps, qu’il était le maître des horloges, que ce projet n’était pas électoral puisque l’aboutissement interviendrait après les élections municipales.
Je lui ai donc proposé de surseoir à ces délibérations partielles, de constituer un groupe de travail avec un représentant de chaque groupe pour revenir dans 6 mois avec un projet complet....et transparent. Une belle occasion de consensus puisque tous les groupes sont favorables à la création d’un cinéma. D’autant plus que ce délai peut être utilisé pour le désamiantage et la viabilisation. Il a balayé tout cela d’un revers de la main. C’est SON projet ( il est vrai le seul grand équipement qu’il aura peut-être réalisé en plus de 20 ans ) et il n’a que faire des votes des élus non majoritaires.
Il nous reste encore une chance. C’est que le maire devienne raisonnable. Oui je sais c’est peu probable. Ou que ce projet capote ou prenne encore du retard. Et qu’il soit possible à ses successeurs de sauver les meubles de ce cinéma attendu par la population..
Thierry Saussez