Au Lavandou, quand le maire sortant proclame qu’il entend découpler le travail municipal et le calendrier électoral, il convient évidemment de s’attendre à l’inverse. Et le conseil municipal du 18 novembre 2019 l’a bien confirmé. Nous avons assisté à un festival d’autosatisfaction.
Pour commencer, le maire sortant s’est envoyé longuement des fleurs, plus précisément à propos de la 4 ème fleur du label des Villes fleuries. Franchement, nous trouvons cela très bien. Mais cela ne doit quand même pas servir de cache-misère à toutes les insuffisances municipales. Il a disserté également longuement sur les quelques bébés supplémentaires qui pourraient, en 2020, justifier la réalisation d’une nouvelle micro-crèche. Ceci ne doit pas nous faire oublier que l’on meurt au Lavandou 2 fois plus que l’on ne naît, ni que ce maire sortant a fermé 9 classes d’école en 25 ans. Un triste record. Et il s’entête à vouloir installer cet équipement dans l’ancienne crèche qui laisse aux parents un mauvais souvenir d’inondation plutôt que d’entendre nos propositions de la réaliser dans l’école de Saint Clair ou dans celle de Cavalière.
Le narcissisme a été à son comble lorsque Monsieur le maire sortant a présenté les orientations budgétaires pour 2020. Impossible d’imaginer meilleure gestion. Bien plus efficace que partout ailleurs. Avec une réduction impressionnante de la dette, etc. Tout cela pouvant permettre bientôt une diminution des impôts.
Nous avons vainement tenté de le ramener à la réalité. Les recettes communales stagnent, ce qui est toujours risqué. La commune a profité durablement, en 1995, d’une impressionnante augmentation d’impôts de +44%, et ces impôts locaux peuvent continuer d’augmenter plus ou moins en douceur grâce à la revalorisation des bases et des multiples taxes complémentaires. La diminution de la dette a été effectivement satisfaisante mais logique. Il a fallu attendre 2018 et 2019 pour voir la mairie, après 23 ans de gestion, lancer 2 équipements structurants : le pôle de danse et de musique, les cinémas (tout ceci n’ayant, bien sûr, rien d’électoral !). Quant à diminuer les impôts locaux, il faudra d’abord s’interroger sur la remise à niveau des équipements en triste état comme le COSEC, les tennis couverts, sans parler du Grand Jardin à reconfigurer entièrement. Enfin, nous avons fait remarquer que le financement de son projet de cinémas n’était effectif qu’à hauteur d’environ 2 millions d’euros de subventions sur les 3 prévus (et encore grâce la promesse du fonds de concours du département qui sera entièrement consommé par ce projet). On peut donc confirmer qu’en plus du 1,4 million d’euros payé par les contribuables lavandourains (si le budget est tenu ce qui est improbable) Monsieur le maire sortant engage de l’argent qu’il n’a pas.
Nous avons, tout aussi vainement, tenté de savoir si le maire sortant comptait, et comment, s’intéresser aux nouvelles dispositions offertes par la loi de diminuer les taxes des petites activités commerciales (pour tout dire, l’affaire est complexe et probablement de niveau intercommunal). Mais il n’en avait visiblement pas pris connaissance, alors même que cela concerne l’indispensable revitalisation économique du centre-ville avec sa kyrielle de commerces fermés même en été.
Loin de nous l’idée de dire que rien n’a été fait. Et en 25 ans de pouvoir, c’est heureux. Mais le maire sortant a traité les problèmes par les feuilles (et les plantations) et non par les racines. Avec très précisément l’absence de politique économique, d’augmentation des revenus des acteurs économiques et donc des recettes fiscales communales, de création d’emplois notamment pour les jeunes qui partent en masse, d’élargissement de la saison, d’une animation digne de ce nom pour remonter l’image et l’attractivité de notre commune. Autant de défis qui restent à relever.
Thierry Saussez, Marie-Jo Bonnier, Guy Cappe pour Lavandou Cap 2020