Qu’il est loin le temps du chevalier blanc, moraliste, sur son impétueux destrier, dénonçant les constructions débridées du partant, déconfit par un déficit abyssal...
Entre trop et rien, 25 ans sont passés au Lavandou… et à bien y regarder le maire sortant n’a rien prouvé de son excellence à ses concitoyens. Bien au contraire, un climat de suspicion s’est installé sur la trop grande longévité de cet élu qui s’est entouré de conseillers atones, sans initiative, sans courage, histoire de rester dans le premier cercle et d’en tirer silencieusement avantages. C’est qu’une écharpe tricolore ça pose son homme. Et, après tout, un chef de clan n’est jamais à l’abri de la justice, d’une démission, d’une trahison. A chacun son heure ! Il suffit de cumuler les mécontents, les conspirateurs, les jaloux, les abandonnés, les faux amis sur 25 ans pour comprendre que la majorité "Regain" n’est plus dans le cœur des lavandourains.
Que faire sur la dernière ligne droite ? bâtir obstinément un cinéma à 4,5 millions € ou esquisser un pas de danse à 3 millions € ; maudire les opposants de sa propre turpitude ou inventer une nouvelle potion magique ; promettre l'impossible ou brûler un cierge à Saint Louis du Lavandou ? Son chemin vers la victoire est incertain, sinueux, bordé de pièges…
Et puis le temps change le regard de l’autre. A trop étreindre, dire la messe, entortiller les incrédules, choisir la force… ce soldat de l’idéal n’est plus que le mercenaire d’une troupe prisonnière qui veut poser son sac. Dans ces conditions autant mourir en chef au combat que de déserter !
L'espérance d’un vert calcul électoral - improbable - murmuré dans les bistrots ne lui épargnera pas le camouflet du désamour qu’il feint d’ignorer.