Les menteurs en politique font florès car ils tiennent toujours des discours d'espérance en racontant une histoire imaginaire à laquelle nous croyons en les portant ou les conservant au pouvoir.
Leur menterie est de « raconter une histoire » dont on sait parfaitement qu’elle est extravagante, d’instiller le doute face à la réalité et d’en tirer avantage. Plus c’est gros, mieux ça passe : canular du changement climatique, migrants voleurs, danger des perturbateurs endocriniens, courant Ligure ravageur des côtes, science incrédible, Eldorado non-stop... sur fond de discours stéréotype qui flatte les sourds-muets : « la cause de nos difficultés n’est pas à chercher en nous, mais hors de nous » ou « pour continuer de vivre comme par le passé, choisissez mon bulletin et tout ira bien » ou encore « mes détracteurs sont des menteurs… je suis la seule vérité ».
Ainsi, l’homme providentiel sera porté au pouvoir par la volonté des croyants et vaincra tous les obstacles. Plus tard… beaucoup plus tard et certainement trop tard, ils découvriront leur erreur mais le mythomane sera déjà parti à la retraite ou avec la caisse - ou les deux - en avance sur la justice toujours en retard, embourbée dans le labyrinthe des lois.
De cette triste réalité, le menteur par construction a un net avantage sur l'administré en pratiquant la contre-vérité à des fins d’intérêt personnel par une conduite perverse et manipulatrice.
Exemple le 11 décembre 2022 au Lavandou : comme chaque année, avec l’argent public, le conseil municipal invite les aînés au repas de Noël et tous les élus ont à coeur de venir les saluer. Pas... tous ! car une fois de plus ce moment de partage a été interdit à deux conseillers d’opposition, pourtant membres du conseil municipal. Le refus en ces termes du portier de service a offusqué les témoins : « vous ne pouvez pas rentrer vous n’êtes pas invités. C’est moi qui invite ! Et si vous rentrez je vous sortirai de force ! ». Tous sont entrés et... il ne s’est rien passé !
Selon Kant (1785) un caractériel psychopathologique traite autrui comme un moyen et non comme une fin. Alors que, selon Dupré (1905), la compulsion à mentir, à fabuler plutôt, révèle une pathologie narcissique, prenant sa source dans le conflit entre le moi et son idéal, en même temps qu’une impulsion irrésistible à inventer des récits ou simuler des conduites.
Méfions-nous de notre fragile démocratie - de la Nation au plus petit village - car trop aimer le pouvoir conduit les arapèdes à des combines contre la morale sous différentes formes : autoritarisme, absolutisme, totalitarisme, despotisme … dans la plus parfaite légalité électorale, même à 153 voix près !
Pascal Docquenies