Au Lavandou : trou d’air dans le tourisme

Si le Lavandou reste l’une des destinations préférées des Français, force est de constater une saison touristique 2024 en chute de fréquentation.

Nombreux établissements fermés, prix à la dérive, animations aux oubliettes… dénotent une certaine déroute de la stratégie municipale. A ce titre, une parfaite illustration de la campagne publicitaire 2024 en contrepied de la turbulente Miami.

Le Lavandou paie son autonomie, n’ayant pas rejoint - en son temps - le portail "Méditerranée Porte des Maures", préférant gambader en solo dans le métro parisien, ne profitant nullement d’une action coordonnée et soutenue financièrement par la Région Sud. Il faut aussi ajouter au désamour la défiguration urbanistique du petit port de pêche par l’excès du béton peu digne d’un grand Prix de Rome et l’organisation hybride de l’espace entre automobilistes et commerçants ou encore la piètre animation des «écarts» (lieux-dits bien «écartés» du centre-ville)…

Un dissident explique avec malice la situation : "à part son sable, le Lavandou ne sait rien vendre depuis 100 ans".

Et pourtant : un port prétendu international, des restaurants au Guide Michelin, un "exceptionnel" cinéma quasi désert, pétanque au pastis, médaille "villes et villages fleuris", Front de Mer concurrent de la Croisette… pourraient effacer l’insuffisance d’un « peut mieux faire » dans le Guide du Routard. Les détracteurs diront que nul ne peut s’improviser "gentil organisateur" des vacances au Lavandou s’il n’a que des compétences comptables motivées par le ratio municipal :  X touristes = Y picaillons.

A force d'accueillir les touristes au lance-pierre, leur faire les poches, les considérer comme des envahisseurs - quelques mois de l'année - le Lavandou s’est endormi sur son image d’antan de jeune fille courtisée, promise au tourisme mondial. Depuis des rivales plus entreprenantes lui ont chipé le butin, lui laissant les tempes grisonnantes des vieux-beaux et rombières, affalés devant la TV dès 20 h. Ceux-là n’aiment pas la fièvre du samedi soir, réclament plus de police, chassent les pigeons, économisent leur retraite, votent comme il ne faut pas… Des résidents, retirés du monde, dans un temple à touristes entouré de miradors municipaux. Désormais, ils sont à la diète des recettes estivales, victimes d'une image qui fout le camp un peu plus loin, au gré du courant Ligure. 

Miami ? non Lavandou ! Circulez... il ne passe plus rien par ici !

Cercle d'études Reyer
Emmanuel MOREAU