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L’hypocrisie et le paradoxe politique contournent les lois. Pourtant une loi "fantôme" datant de 2015 s’impose à nous avec ces chiffres affligeants :
Au Sénat : 55 sur 348 élus ont plus de 70 ans et le doyen est âgé de 85 ans.
Au Parlement : 30 sur 577 élus dépassent les 70 ans et le doyen souffle ses 83 bougies.
Dans les 34.816 communes : 6.550 maires ont plus de 70 ans et le doyen affiche allégrement ses… 93 ans !
Quand on voit l’Assemblée Nationale s’étriper sur le retour de la retraite à 62 ans pour tous, c’est un pied de nez aux citoyens.
Pourtant les tentatives de régulations, de non-cumul, de la limitation des mandats successifs, ne manquent pas. Les excuses non plus : manque de candidats, complexité de la fonction, tricotage de réseaux, superposition absurde des fonctions électives, découpage électoral …
La réalité est ailleurs : l’aspect lucratif d'une fonction, les passe-droits, l’absence de contrôle, la rareté des sanctions (sauf pour les exceptionnels maladroits). Côté communes, c’est un subtil détournement légal de fonds publics, alors - qu’en principe - les mandats municipaux sont exercés à titre gratuit (article L. 2123-17 du CGCT).
La réforme de la France tarde à la veille d’une nouvelle échéance municipale où 72% des sortants de + 70 ans veulent jeter l’éponge et 20 % envisagent de fusionner avec une autre commune. C’est que leur fonction devient compliquée et même risquée devant des citoyens exigeants, prêts à demander des comptes devant la justice civile et parfois la justice divine.
Tout cela ne justifie pas la frénésie de certains à accumuler les mandats comme dans une chevauchée fantastique. Une kleptomanie électorale à deux dimensions. L’une, dans le temps : 11 mandats municipaux ininterrompus à battre; l’autre, dans le cumul : record absolu de 26 mandats électifs simultanés à dépasser. Evidement cela soulèvent des interrogations sur l’efficacité et la rente de ces fanatiques du pouvoir.
Plus près de nous, au Lavandou, le titulaire de 73 ans achève son cinquième tour de piste, non sans mal et zizanie. C’est que pour tenir aussi longtemps il faut : soit faire des choix contre tous; soit faire plaisir à tout le monde. Or, choisir c’est renoncer et plaire c’est se relâcher. Au bout du compte c’est mécontenter tout le monde. Surtout que sur un parcours aussi long l’électeur n’est plus le même et l’élu devenu sourd, est persuadé que sa recette est la bonne. Hélas le « marguillier » ou le « syndic » du Moyen âge n’est plus à l’abri d’un changement sociétal qui lui ouvre tous les six ans les portes de sa retraite… anticipée !
Pour Rousseau, l'Homme est naturellement bon mais la société le corrompt. De cela, le citoyen le perçoit ce qui l’incite à changer souvent la donne du pouvoir, qu’il soit économique, social ou politique.
Selon Platon « La plupart des hommes au pouvoir deviennent des méchants ». Et Oscar Wilde de rajouter « Avec l'âge vient la sagesse, mais parfois l'âge vient seul »
Rendez-vous en mars 2026 !

Cercle d'études Reyer
Jean-Charles L.

Tag(s) : #Politique
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