Malgré les réformes incessantes : 5,1 millions de personnes sont inscrites au chômage ou demandeuses d’emploi (cat A+B+C) + 1,8 million sont abonnées au RSA (non comptabilisées dans le chômage). S’ajoutent aussi 4,6 millions d’inactifs, entre 15 et 64 ans, pourtant en âge de travailler, ni étudiants, ni retraités (ou préretraités), ni chômeurs…
Un fléau économique qui plonge ses racines dans le choix de vie, l’inadéquation des compétences aux emplois disponibles, la sortie volontaire du système de formation, la déscolarisation, la fracture familiale, le renoncement, la culture des loisirs, le « travailler moins pour gagner plus » et le harcèlement des réseaux sociaux répandant sur des millions d’abonnés le poison d'une vie facile en rupture des règles morales.
Combines, système D, politisation, manipulation médiatique font monter les rêves d’une transgression sociétale. Modèle porté par les extrêmes sur l’égalitarisme, la retraite avant le travail, smic à 2000 €, surtaxation des riches, fermeture des frontières, populisme… destinés à renverser la table.
A observer les pays occidentaux du plein emploi trois clés sont d’évidence :
- La dénatalité des pays occidentaux repousse les limites de l’âge de la retraite au-delà de 67/70 ans (les petits boulots socialisent les seniors jusqu’à 80 ans aux USA)
- La mise en place d’une retraite à 3 niveaux en contrepartie d'un travail effectif : répartition (seuil minima), capitalisation (épargne volontaire), cumul emploi/retraite (généralisé dans les secteurs à tension).
- La progression rapide des nouveaux - mais légalement - riches sur la planète démontrent que les études ne sont pas indispensables, au bénéfice de l’intuition, l'innovation et de l’audace.
Il est à noter que la liberté d’entreprendre s’affranchissant des régulations, des normes administratives et bancaires sont à l’origine des réussites mondiales dont les ¾ sont issus du pays de l’Oncle Sam ou émergeants.
En France, pays des droits de l’Homme et des Lumières, nous avons assis la supériorité des professions intellectuelles (médicales, artistiques, diplomatiques, ingénieries, financières, technocratiques…) reléguant artisanat, agriculture, commerces et métiers manuels dans la sanction de l’échec social.
Cette fracture frontale des bien-pensants de la politique a fermé les portes du plein emploi sur les boulots vacants, devenus peu glorifiants. Cet échec structurel crée un appel d’air d'une main d’oeuvre migratoire sur les métiers que les français refusent de faire.
Notre pays (dont la seule initiative est l’entassement des fonctionnaires et la pratique du "mille feuille" administratif) doit remettre le travail au centre du débat national sur le modèle du Danemark, Pays Bas, Norvège, Irlande, Royaume Uni… ; et cesser cette course aux régulations stupides où un veilleur de nuit doit savoir parler 2 ou 3 langues, obtenir un agrément préfectoral; ou encore un ramasseur de salades : un titre de séjour, un domicile, un compte bancaire et parler français, avant de commencer à travailler.
Ce zèle est plus facile à faire comprendre aux électeurs que de faire croire à notre jeunesse qu’un diplôme universitaire lui donnera des droits, des privilèges et une primauté à l’embauche, que nulle entreprise ne reconnaitra faute d’expériences ou pire : de motivations.
L'avenir de nos diplômés est à ce jour de s'installer dans des pays lointains où leur savoir est attendu à bras ouverts.
Et que penser de ces municipalités varoises qui entassent retraités et inactifs au-delà du raisonnable, uniquement par calcul comptable, sans projet pour nos jeunes générations obligées d’abandonner leurs racines faute d'avenir sur place ?
"le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin" (Voltaire)
Cercle d’études Reyer
Emmanuel Moreau