Sangatte, l’ex-président a fini par partir !

A Sangatte, centre de réfugiés autorisé en 1999, fermé rudement en 2002, puis à Calais en 2009, nous avons piétiné avec allégresse les droits de l’Homme, pourchassé des réfugiés et commis un déni de fraternité. Face à des migrants prêts à mourir pour filer en Grande Bretagne (et surtout pas rester chez nous), nous avons déployé des CRS, rempli les tribunaux, bloqué les demandes d’asile, contenu une errance sans humanité, coffré des humanitaires (au motif de…passeurs), organisé des ratonnades. A l’époque, un grossier coup médiatique. Tout cela pour rien ! Les auteurs politiques de cette vilénie policière (97.000 arrestations en 2002) sont aujourd’hui tous remerciés par le peuple qu’ils voulaient flatter. De plus, les hypocrites anglais (se croyant toujours maîtres de Calais depuis 1347) nous font un pied de nez en essayant d’attirer fiscalement nos entreprises. Heureusement, le Secours Catholique, Amnesty International, la Croix-Rouge, Médecins du Monde, Terre d’errance, les Elus hospitaliers, Emmaüs …ont fait le boulot de l’Etat et ont un peu atténué ce tableau indigne de la République. Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement "Il y a un changement d'attitude, au moins dans la posture des autorités", reconnaissent les humanitaires, Dix ans après ils ne sont plus que 200 à 250 candidats à traverser le Channel, préférant d’autres voies. On nous les avait présentés comme repris de justice, apatrides, petits voleurs... En réalité la plupart sont diplômés d’universités, parlent plusieurs langues et sont traqués du Kosovo,  d’Iran, du Soudan, de Somalie, d’Irak, d’Afghanistan…à la recherche d’une terre promise. Plus rien à voir avec la doctrine d’un ex-président qui monnaye des conférences de bonne conduite européenne à 150.000 € dans les palaces du monde entier. La presse penaude fait réparation et accompagne comme elle le peut la commémoration des 10 ans de la fermeture du centre de réfugiés de Sangatte. A quand le mea-culpa de Var Matin dans son soutien excessif des élus UMP montrés du doigt par la Cour des Comptes ?