Tiens, comme c'est Noël et pour changer un peu des vilenies de l’année, je dois reconnaitre que le maire du Lavandou a bien transformé son village. Il est joliment arrangé avec palmiers, plantations, promenades, éclairage soigné, terrain de boules, tri sélectif, trottoirs propres, fontaines gazouillantes…une vraie carte postale de cinéma. De plus il a cassé cette disgracieuse verrue qu’était le "Bar du Soleil" à l’entrée du centre-ville et obligé les loueurs de parasols à construire de petits édens démontables sur les plages, avec douche et WC.. Le sable est nettoyé et la communication parfumée chantonne un concept audacieux sur la beauté intérieure de la station. Dans son bureau de fonction il a changé la décoration et les tableaux [mais pas ses tristes cravates]. Tout cela seulement en 17 ans, ce qui reste un exploit raisonnable au vu de la population ronchonne, dont le niveau freudien est proche de la pub TF1. De plus, il a réduit un peu la dette ; enfin il a jonglé comme il a pu avec ce qui lui restait en caisse ! Il a aussi sécurisé la ville, moins de vols, plus de surveillance [obligatoire par la présence imprévisible du Président]. Il a aussi perpétué la tradition en ranimant le Corso, le Romérage, les petits vieux [faute de jeunes pousses] afin de préserver les racines du village. En ce sens cette plaisante gestion en bon père de famille pigmentée d’ une petite pointe intrépide de modernité lui revient. Fallait-il pour cela tant de secrets, de manipulations et détruire tant de bonnes volontés sur son parcours ? A croire que dans le Var la force est le seul dialogue possible et le rassemblement des compétences une grossièreté politique. Il a réussi tout seul une mutation cosmétique du Lavandou malgré le silence assourdissant de ses figurants municipaux, incapables de lui résister. Malheureusement, les attentes des lavandourains sont ailleurs : emploi, logement, sécurité médicale, réduction des dépenses, coup de frein fiscal, érosion des plages, protection de l’environnement … autant d’exigences nouvelles, poussées par l’urgence du moment. L’éclairé maire ne peut plus promettre pour demain ce qu’il n’a pu faire en trois mandatures. Le piège se referme inexorablement sur son bilan bien trop tranquille et le vide qu’il a cultivé autour de sa personnalité. Moralité si "gentil n’a qu’un œil", en politique l’électeur – qui en a deux - finira toujours par avoir le dernier mot ! …Joyeux Noël aux lucides !