La gestion municipale doit changer sa relation avec le citoyen. Question d’efficacité et d’économie demandée par le gouvernement qui veut réduire les frais de fonctionnement par la loi. La modernité est arrivée par Issy-les-Moulineaux dans les années 90 avec la retransmission en direct sur le web des conseils municipaux et la communication avec les administrés via le SMS, puis le formulaire en ligne... Fini guichet fermé, file d’attente, employé de mauvaise humeur et parcours du combattant entre les services publics. La mairie traditionnelle vit ses dernières années. Dans les grandes villes, les vœux sont désormais en podcast, les contacts administratifs en vidéo-conférence avec un centre d’appels qui surveille en même temps les rues avec un maillage de caméras qui débitent également des PV électroniques. Contrairement à toute attente, les citoyens aiment. Ils gagnent du temps et les territoriaux, moins nombreux, mieux payés se concentrent sur l’essentiel; tandis que les conseillers municipaux ne se perdent plus en petites corvées subalternes que ne veut pas assumer le maire. Demain, la concentration des services publics entre plusieurs communes deviendra une obligation économique et technique par le partage des moyens et des services face à la complexité de la législation, à laquelle s’ajoute un flux exponentiel de paperasse en tout genre. Le maire deviendra alors un authentique chef d’entreprise responsable, bardé d’électronique dans un bureau d’écrans afin de faciliter au mieux la vie de ses administrés. Cette mutation de société progresse rapidement, poussée par l’évolution des mentalités et l'organisation européenne. Par cette approche une commune, comme le Lavandou, pourrait diviser par deux ses frais de fonctionnement, dont l’excédent irait à l’éradication de la dette ou à l’investissement. Prétendre que ce scénario est impossible dans une commune est de même nature que le maintien du minitel face à l’irruption d’internet, à l’époque où la télémédecine s’installe en rase campagne. Beaucoup de politiques ont compris qu’une nouvelle génération, éduquée au MacDo-Nitendo, arrivait dans le jeu électoral. La gestion électronique à distance a profondément modifié le tourisme, la fiscalité, l’automobile, la distribution, la banque, la billetterie...Toutefois cette évolution est peu acceptée par nos élus de l’ancienne école toujours transcendés par la fonction, l’apparat, les grands discours dans des salles à moitié remplies d’inactifs, déconnectés de la modernité ou trop âgées pour se projeter dans l’avenir. Fort heureusement, le Lavandou a déjà mis timidement une centrale de réservation en ligne, des bornes d’information Wi-Fi et des journaux électroniques dans les rues. Cependant ces outils, faute de ne pas être connectés à une intercommunalité, perdent beaucoup de leur intérêt. N’en déplaisent aux anciennes générations, l’efficacité prévaudra aussi sur le paraître dans "le plus beau village du monde" qui devra revoir sa copie avant d’y être contraint par nécessité. La mairie de demain est une vision citoyenne bien plus porteuse qu'un morne site municipal, jamais à jour et jamais consulté, qui perpétue les chrysanthèmes et les médailles remises à longueur de mandat par le bon maire nombriliste. D’ailleurs, il est assez amusant de comparer le fonctionnement de notre institution lavandouraine, forte de 220 employés municipaux et 28 élus pour 6000 habitants, à une tour de Shanghai d’une population identique mais gérée seulement par une trentaine d’employés, dotés des meilleurs équipements électroniques dignes de leur mission (retraitement d’eau compris). Il est vrai qu’ils n’ont aucune échéance électorale en vue…et qu’ils ont intérêt à rester efficace avec les occupants !