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Comment s’égare-t-il de sa fonction à notre insu… !
L’assassinat symbolique de la République, appréciée par son sens du devoir et de la transmission des savoirs, est la revendication de notre imperfection perpétré par le poursuivant noir.
Sur un faux mode participatif, ce dernier conçoit l’espoir d’être admis au sommet de sa tribu en récompense de son travail. Il va bientôt déchanter pour découvrir qu’en prenant la place du poursuivant blanc, il sera à son tour rappelé à sa position de mortel. Il doit devenir de lui-même cartésien, conscient de ses passions et s’en extraire pour les contempler.
Le maire qui a reçu l’approbation des "sages" a été (en principe) formé pour partager, freiner les passions et préserver leurs réflexions de tout emportement. Lors de son intronisation, il a reçu en signe de confiance les clés du Trésor communal et les outils de la loi morale pour découvrir le monde; en fait, pour apprendre à se connaître lui-même.
L’outil de rectitude soumis à des plans et à des lois « que l’homme supérieur doit s’efforcer de découvrir ». Face à son miroir, il a juré de protéger sa tribu sans avoir compris le risque de la trahison, confondant le but et la conséquence, toujours pas dévêtu de son ambition dont il aurait dû apprendre à se dépouiller. Ce maire à qui pouvoir est donné d’œuvrer de son propre chef va détourner l’usage des outils et tenter de brûler les étapes !
Alors qu’il est précipité (sans formation aucune !) dans la fonction, il doit s’abandonner humblement aux "sages" qui le manœuvrent. Sa dernière vision est celle des défauts humains que nous partageons tous. Face à lui : ignorance, fanatisme et ambition déplacée des hommes.
- Ignorant dans la certitude et satisfait (satis=assez) - sensation la plus dangereuse pour un maire. Alors qu’il doit se dépêcher d’avancer dans sa vie d’homme, de se construire ici et maintenant.
- Fanatisme incarcéré par la certitude, anesthésié par la conviction, il n’a pas su entendre et reconnaître le cheminement de son suffrage. Il s’est égaré !
- Ambition déplacée : sa nécessité de survie devient la recherche d’un statut, d’une reconnaissance comme but, alors que cela ne peut être que la conséquence de ses actions face à l’équité. La nature humaine est indissociable de cette particularité de nos comportements dans le quantitatif.
Mais cette description du mauvais maire n’est-elle pas un simple coup d’œil dans le miroir électoral ? n’est-il pas symboliquement en train de s’observer lui-même ?
Qu’est-il donc arrivé à ce mauvais maire, que nous est-il arrivé ?
S’associer systématiquement à une faute commise est un réflexe hérité de notre culture judéo-chrétienne. Si nous devons tout à la République, n’aurions-nous pas été transformés à notre insu par elle ?
Peut-on incomber cette faute aux "sages" qui ont élu ce mauvais maire dans leur intérêt ? Seuls l’absence de volonté, le travail insuffisant et l’utilisation incomprise et détournée des savoirs transmis sont révélés à la lumière de la Cour des comptes et des médias. Le mauvais maire s’est écarté petit à petit de sa fonction puis, pour mieux se racheter, pratiqué le clientélisme électoral sans convaincre de son efficacité.
La frontière entre le blanc et le noir n’est pas immédiatement perceptible chez un maire, ou tout du moins, nous ne la percevons pas tous de manière identique. Il y a enfoui en nous une part de ce mauvais maire, invisible sauf dans le regard coupable de l’autre, d’où la nécessité de travailler avec l’assentiment de tous.
Montaigne, en quelques mots, résume le dilemme « La jalousie est de toutes les maladies de l’esprit celle à qui le plus de choses servent d’aliment et le moins de choses de remède. » (Livre 3 Chapitre 1 : De l’utile et de l’honnête)
Mauvais maire et bon guide, sont-ils séparables l’un de l’autre ? Devons-nous être l’un pour devenir l’autre ? Une sagesse innée et aboutie n’existe pas dans une dimension humaine. Le maire ne peut accéder à la préexcellence qu’en apprenant à s’affiner moralement, se dépouiller de son orgueil fanatique, rester à l’écoute, pour construire son immanence. Cette pédagogie nous révèle que l’accès au fauteuil de premier magistrat n’est pas un aboutissement, n’est pas un but en soi, mais bien un « permis de construire ensemble» loin de tout arrivisme. Car un maire, dans son ignorance de l’autre, ne peut obtenir aucune transcendance définitive des "sages". Au fil du temps, la lumière le rend fou du pouvoir sous l’œil amusé de ceux qui le prenaient pour un demi-dieu.
Alors que notre pays envisage de donner un diplôme aux imams éduqués dans l’empreinte de la République, il serait plus urgent d’enseigner les bases élémentaires de la fonction républicaine aux mauvais maires de nos communes. Ceux-là sont désormais aux mains des jeunes thanatopracteurs..

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