Après le sinistre meurtrier des Alpes Maritimes, la chasse aux coupables est ouverte. Elle s’est d’abord orientée sur la couleur de l’alerte Météo France: orange ? rouge ? comme un leurre suggéré par les élus. En tentant d’accuser Météo France ces mêmes élus, signataires des permis de construire, ont majoritairement contribué à la disparition chaque année de 820 millions de terre agricole et l’artificialisation 500 000 hectares (chiffres 2006- 2014) dont 2/3 de terres vouées à l’agriculture, ce qui réduit quasiment à néant la capacité d’absorption des pluies.
Toutes les statistiques du ministère de l’Ecologie et du ministère de l’Agriculture, montrent qu’au niveau du bétonnage du littoral, le Var et les Alpes-Maritimes battent un record. Les élus veulent cependant en faire plus ! Certes, la Loi littoral qui a pour but de protéger l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral depuis 1986 est largement écornée par différentes interprétations (jusqu’à contester, le caractère environnemental exceptionnel, comme au Lavandou par la signature de 22 permis de construire successifs contre le tribunal administratif). Hélas, les attaques se multiplient contre l'environnement jusqu’à ce projet qui permettrait aux élus de court-circuiter l’Etat et les tribunaux administratifs, en autorisant les élus locaux (maires, présidents des conseils départementaux ou régionaux, président de métropoles) à décider en lieu et place de l’Etat.
La décentralisation et les pouvoirs absolus accordés aux maires a légitimé, au nom de l’électoralisme, un véritable massacre d’un littoral qui se retrouvera de plus en plus touché par les dérèglements climatiques.
L’urgence est là, avec l’arrêt du bétonnage, la reprise en main par l’Etat des permis de construire et la destruction des constructions illégales depuis la promulgation de la loi littoral (1986). Tout élu pris en flagrant délit de manipulation du PLU, de contournement de la loi ou destruction de l’environnement doit être demis et déclaré inéligible à vie. Car lorsqu’une commune se protège derrière une majorité temporaire et l’argent public, elle mésestime trop facilement les minorités et l’aspect irréversible des dommages qu’elle occasionne. Laisser faire les chapelles c’est accepter le déluge, les morts et les dégâts…