Triste record : la Méditerranée, mer la plus polluée au monde (Ifremer, WWF, GIEC...) nous renvoie l’image de notre inaction où chaque année 300.000 à 600.000 tonnes de déchets plastiques embellissent ses fonds marins.
D’une rive à l’autre la faute écologique est partagée entre 22 pays, 102 millions d’habitants permanents et 330 millions de touristes, majoritairement concentrés au bord de l'eau.
La Turquie, l’Italie, l’Algérie, l’Espagne et … la France (qui ne recycle que 22% de son plastique) contribuent massivement à cette pollution.
Avec 1,25 million de fragments plastiques par km² - soit près de quatre fois plus que dans “l’île de plastique” du Pacifique Nord – auxquels s’ajoutent les pollutions bactériologiques, chimiques, médicamenteuses, organiques, boues rouges, pétroliers… la Méditerranée se transforme en un invisible piège qui met en danger les espèces marines et la santé humaine.
Les accords continus de réduction des déchets (jamais respectés), les milliers d’associations environnementalistes (impuissantes), les regroupements de communes (inopérantes), les partis politiques (vainement "verts") … ne sont que des "vitrines à gogos" totalement dépassées par nos décharges sous-marines, transportées par les courants, colonisant les canyons subaquatiques.
Chacun tente à sa façon de résister à l’inexorable fléau du "tout à la mer" amassée depuis des générations, estimée à 1,2 million de tonnes : collecte sur les plages, digue contre nature, barrage flottant, calibrage du sable, station d'épuration et même interdiction d’uriner dans la mer (Espagne) … dans le désordre le plus total avec souvent un résultat contraire. Pendant ce temps, d’autres cultivent cyniquement le béton sur les rivages aggravant le manque d’eau, l’insécurité sanitaire et les déchets.
A l'approche d'une nouvelle vague de surpopulation estivale, le Var - bien malade de son tourisme de masse - contingente l’accès aux sites les plus en danger. Cependant, les marchands du temple se veulent rassurants face à la manne financière qui consiste à souffrir 4 mois et somnoler le reste de l’année. Un système perpétué par nos caciques tribuns, soucieux d’abord de leur pouvoir pour ensuite mieux chanter en chœur la liturgie écologique.
Cercle d'études Reyer
Marie-Noëlle NOBLE