La Méditerranée est la mer la plus polluée au monde, révèle un rapport du WWF. Baleines, dauphins, oiseaux, cachalots… tous ces animaux sont en danger. Et pour cause, la Méditerranée s’illustre au nombre incalculable de déchets qui y sont déversés.
D’un côté, elle est un écrin magnifique, car elle dispose d'un réservoir de biodiversité qui abrite 1/10e des espèces marines de la planète. De l’autre, c'est une mer fermée qui concentre les polluants : hydrocarbures, rejets industriels et déchets plastiques.
Les touristes sont largement en cause. Le bassin abrite 150 millions de personnes et attire 200 millions de touristes chaque année (dont 8 millions dans le Var), du coup 130.000 tonnes de micro-plastiques finissent chaque année dans la grande bleue et, chaque été, 40 % de déchets supplémentaires s’ajoutent aux eaux usées non recyclées.
Et cela, alors que pour se nourrir, petits crustacés, poissons, moules et huîtres trouvent leur nourriture dans les fonds marins... Ainsi, un consommateur moyen de coquillages dans ce "paradis" pourrait ingérer jusqu’à 11.000 morceaux de micro-plastiques par an.
Sur le littoral varois, cette pollution marine - qui ferme fréquemment des plages - se double d’une pollution chronique de l’air, surtout au dioxyde d'azote (NO2) et à l’ozone (O3). Conséquences d’un flux ininterrompu de véhicules, mais aussi de bateaux de croisières (un bateau manœuvrant dans un port pollue autant que 30.000 voitures à moteur diesel).
La pollution est également sournoise. Qui se doute que les toxiques boues rouges rejetées à Marseille se répandent sur les fonds marins jusqu’à Porquerolles ?
Et que dire de l’impact sanitaire des incendies, de la contamination des aliments, de la propagation du moustique Tigre, des maladies de la peau liés au soleil, des restrictions d'eau ?
Les communes du littoral, contraintes par une saison estivale courte (15 juin-15 septembre), abusent les touristes en les surtaxant contre le minimum cosmétique : nettoyage, surveillance, fêtes... sans traiter le problème de fond. Elles rivalisent de séduction pour multiplier leur population touristique par 10 ou 15, détruisant l’environnement et leur image qui ne seront jamais compensés par les multiples labels de complaisance dont elles se vantent.
De plus, concurrencées par d'autres destinations du pourtour méditerranéen (à moins de deux heures de low-cost), l'envolée du carburant et des péages, elles n’arrivent plus à créer une arrière-saison et pêchent au chalut l’été. Tout est affaire de gros sous, de statistiques et de course au béton totalement superflue le reste de l’année.
Partout le signal d'alarme est tiré sur le littoral pour un tourisme raisonné... en vain !