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Après cette période d’impasse économique qui cumule Covid, chute saisonnière, inflation, destruction environnementale, carburants en forte hausse … ripoliner le Lavandou des standards habituels n’aura aucune efficience si son offre touristique n’est pas revisitée.

Car le Lavandou s’est enfermé trop longtemps dans la doctrine du mono-produit irrésistible sans percevoir que le soleil et la mer sont désormais au second rang des motivations d’une population plus âgée, soucieuse de l’environnement, de la gastronomie, anxieuse du médical et de la sécurité.

Le Lavandou a usé jusqu’à la corde le message monotone de ses plages… et tourné le dos à l’arrière-pays, délaissant promenades, randonnées ludiques, conférences environnementales, groupes de paroles, brigades de propreté, coutumes culturelles… abandonnés au grand bonheur des stations concurrentes plus clairvoyantes du glissement sociétal.

Quel défi doit relever le Lavandou dans les prochaines années ?
Principalement ne plus dépendre du "tout tourisme" soumis à des pics incertains et conjoncturels; réduire la charge publique pour équilibrer la caisse communale; abandonner la bulle immobilière qui la gangrène d’un déséquilibre alarmant en dortoirs secondaires (75% des logements).

A moyen terme : conversion de ces migrants temporaires en résidents permanents par des infrastructures et des activités mieux ajustées afin de lisser le long désert hivernal. La mutation du tourisme estival vers des destinations exotiques plus attractives et plus qualitatives est en marche.

L’offre lavandouraine doit vite entreprendre des correctifs : modulation des taxes; ouverture au tourisme d’affaires; recrutement et formation des saisonniers (droits et devoirs, histoire de la station, rémunération, logement…); régulation des pics; pratique obligatoire des langues par les commerces qui doivent repenser leurs services (horaires, jours d’ouverture, portage, fidélisation, e-commerce…); rassemblement et mobilisation des professionnels sans formalisme de clocher…

Dans cette remise à niveau tout reste à inventer si les acteurs économiques se mobilisent sans rien espérer d’une collectivité toujours suspecte d’autoritarisme ou de favoritisme. En ce sens, les revers successifs des associations lavandouraines signent l’immaturité des décisions municipales : éradication des pigeons, jardin éphémère, piscine d’eau douce face à la mer (flagrant contresens écologique), saupoudrage clientéliste de subventions... Dérives qui dénotent l’inculture du marketing touristique de nos élus et la valse sans fin des directeurs de station (6 depuis 1995).

En vérité, l’incompatibilité entre professionnels du tourisme et élus n’est pas nouvelle au Lavandou qui n’a jamais su (ou voulu) s’entourer de bons collaborateurs, les congédiant au premier signe d'ambition personnelle. L’égotisme des uns s’est souvent transformé en défaite des autres car le bling-bling lavandourain prime sur la raison comme l'édition papier sur le digital.

Il ne nous appartient pas de nous substituer "au savoir" d’un élu porté aux affaires par 153 voix d'avance au suffrage universel, mais constatons qu’il ne représente que la moyenne freudienne d’une population dominée. embourgeoisée, lobotomisée par la prépotence d’une minorité en soif de pouvoir.

Autant convaincre des sourds-muets à entendre une autre musique que la mélodie "tout tourisme" d’un mauvais orchestre municipal.

Cercle d’études Reyer
Emmanuel Moreau

Tag(s) : #Tourisme
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