Trop c’est trop pour les Français ! Les grèves à répétition laminent l’économie nationale et la popularité du président de la République est en chute libre avec 33% de bonne opinion.
La réforme des retraites prend une mauvaise tournure pour le gouvernement englué dans 20.000 amendements, un discours incompréhensible, le mécontentement grandissant de la rue et une fracture sociale qui n'avait pas besoin de ce rendez-vous.
Au moment d’une inflation galopante (+12 % sur l’alimentaire et 12 millions de pauvres) au sortir d’une période Covid difficile, une pause aurait été souhaitable. D’autant que l’effet de cette réforme concerne 2031 et les générations nées après 1969 avec une promesse politique incontrôlable d’une retraite minimum à 1200 € ! Vue de ce jour, une inédite utopie annoncée pour dans 8 ans !
L’urgence vient d’ailleurs. L’Etat est fauché et accuse une dette de 3.000 milliards (soit 113,7 % du PIB, soit 43.000 € par habitant). Après une période du « quoi qu’il en coûte » - expression malheureuse affichée en 2020 - le sentiment général est que certains ont bien abusé de cette manne publique lors de la distribution boursière de 83 milliards de dividendes en 2022.
Plutôt que la réforme des retraites, celle de l’Etat (claironnée depuis 2000) est bien plus urgente dans l’esprit des Français. Trop de fonctionnaires, trop de structures mille-feuilles, trop de régimes spéciaux, une organisation territoriale désuète, des élus cumulards s’ajoutant à une fuite fiscale, fracturent désormais l’opinion publique, vidant les bureaux de vote, favorisant les extrêmes.
Cercle d’études Reyer
Emmanuel Moreau