La « majorité-minoritaire » du Lavandou daigne enfin sonder ses administrés avec son « premier budget participatif » après 28 ans de monarchie municipale.
Le plus comique est qu’elle suggère même aux ignorants les pistes à explorer : planter des arbres, installer des bancs, poser une boîte à livres, construire un circuit de billes, installer des panneaux solaires sur les écoles, proposer des garages à vélos, multiplier les hôtels à insectes… Un quizz grand public doté de 25.000 € (5.000 € par projet retenu)
Quelle est donc la face cachée de cette soudaine démocratie ?
"c’est un bon moyen d’ancrer la citoyenneté à un moment ou la participation aux élections locales montre un désengouement… Il faut que les citoyens se rassemblent autour de la vie dans la cité. Il ne s’agit pas de faire un stade ou une tour Eiffel, mais des petites choses qui améliorent la vie, le bien-vivre ensemble et complètent ce que la ville fait déjà."
Affligeant constat du désamour qui frappe la camarilla « majorité-minoritaire » et reformule de facto la question posée par son monarque en préparation de sa 6 ème succession (en 2026) ainsi : « quelles sont vos idées pour me faire réélire au Lavandou ? »
C’est que son logiciel mental est bloqué depuis 1995 sur un concept suranné de gestion municipale: allégeance, passe-droits, orgueil et copinage. Or, si une communauté respire dans l’addition de ses différences… le Lavandou expire de ses soustractions.
Ici, l’aphorisme "notre authenticité est une force" - dont l’inventaire sur 5 mandats tiendrait sur une simple feuille de papier - a largement fait fuir les talents, favorisé nos voisines, vidé les bureaux de vote, bétonné l'environnement. Hélas l’amblyopie des apôtres a transformé la fonction de maire du Lavandou en rentable maillon d’un clanisme périmé.
Ce « premier budget participatif » n’est finalement qu'un rusé montage d’hubris qui n’intéressera plus grand monde de ses courtisans.
Cependant saluons son initiative d’entrouvrir la porte à cette fausse concertation calquée sur son scélérat référendum de 2011 qui signait déjà sa rupture avec la réalité.
Après 28 ans de « vivre-ensemble » sans moyens, privés de bureau et exclus d’expression, la contribution des « sans-voix » du Lavandou s'inspirera de Clémenceau (journaliste, maire, médecin, ministre, scientifique) : « Une autocratie est un pays dans lequel on n'a pas besoin de passer toute une nuit devant son poste pour apprendre le résultat des élections »
Patrick Richard