La France malade de sa gestion

Deux ans de Covid, d’inflation débridée*, de fiscalité déraisonnable**…
3 ingrédients explosifs d’une France désormais coupée entre une droite régalienne, une gauche absente, un centre confus et une population fatiguée des promesses politiques d’un avenir meilleur.
La fronde est menée par les nouvelles générations qui sentent bien que tout dérape : l’enseignement sans perspective, l’écologie sans futur, la solidarité sélective, l’autoritarisme répressif, le diktat d’une classe dirigeante, la bourgeoisie ventripotente...
C’est le retour de la lutte des classes qui prépare une génération de désordre et de cris qui ne prédit rien de bon. La vieille recette d’antan « du pain et des jeux » actualisée par la locution du « quoiqu’il en coute » ne fait plus recette.
3000 milliards d’endettement et 12 millions de pauvres*** plus tard, la réforme de nos institutions assises sur l’ancien temps n’a que trop tardée par une illusion d’abondance, de vacances permanentes et de semaine à 35h où seuls les maladroits travaillent.
Garder le peuple loin de la gestion d’une France en souffrance en évitant soigneusement son éducation civique, les référendums populaires, les travaux d’intérêt général, le service militaire, la vérité de l’histoire coloniale, la banalisation de la violence policière… - tout en lui enjoignant de signer électoralement un chèque en blanc - c’est comme si le berger dans la transhumance de son troupeau perd sa boussole, tout en sifflotant la marseillaise.
Malheureusement cette posture jacobine se ressent au plus profond des petits Gaulois qui s’attaquent brutalement au fonctionnement de ses institutions incapables de muter vers un monde nouveau. Celles-ci cultivent toujours ses dogmes périmés : modèle social le meilleur du monde, élus modèles d‘exemplarité, culture française rayonnante, arsenal nucléaire dissuasif, justice fiscale pour tous ... liberté, égalité et fraternité !
Alors ? faut-il mettre la moitié de la France en prison (et désormais les mauvais parents) alors que le taux d’occupation dépasse déjà les 150% d’occupation avec 74.000 embastillés ; accuser les étrangers du grand remplacement ; rejouer la Révolution de 1789 ; laisser l’intelligence artificielle gérer ou ériger l’autocratie comme nouveau modèle sociétal ?

... vous reprendrez bien une petite coupe de champagne avant les J.O de 2024 ?

Cercle d'études Reyer
Emmanuel MOREAU

*Jusqu'à fin 2023, l'inflation en France devrait osciller entre +5,5% et +6,5% (+12,5 % sur l’alimentaire) selon OFCE.

** Le taux de prélèvements obligatoires s'établit à 45,4 % du produit intérieur brut (PIB) dont 17% au titre de la TVA.

***En France, la moitié des pauvres touchent entre 0 et 752 euros (par mois et pour l’équivalent d’une personne seule) et l’autre moitié entre 752 et 918 euros