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Vent de panique dans les collectivités avec l'arrivée de l'intelligence artificielle (IA) et l’annonce de dizaine de milliers de suppression d’emplois d’ici 5 ans.
D’un extrême à l’autre « la révolution dont on ne connaît pas encore l’ampleur » s’invite déjà dans les services publics par le croisement des fichiers, la surveillance algorithmique, les discours rédigés par ChatGPT, le stockage des données, les progiciels… et son envers : hacking, ransomware, trolls…
Pendant que le front du refus s’amplifie entre «fascination et peur», quelques collectivités préparent leur mutation au constat que leurs données sont vieillissantes, les modèles prédictifs pas toujours à jour et qu’elles sont en ce moment très contraintes économiquement.
Il est certain que l’intelligence artificielle va créer de nouvelles organisations de travail, des réponses aux fonctions répétitives, être un recours aux complexités réglementaires. Bref ! une cure de jouvence salutaire pour une administration qui périclite depuis la loi de décentralisation de 1982 (complétée par 25 lois et 200 décrets inapplicables).
La Covid a ouvert brutalement la voie du télétravail, des datacenters, des réseaux sociaux, de Starlink… préparant un futur naufrage pour le mille-feuille à la française avec pour cibles la fonction publique d’État 2,5 millions d'agents (45 %), la fonction publique territoriale 1,9 million (34 %) et la fonction publique hospitalière 1,2 million (21 %) réparties sur 34.955 communes, 101 départements et 18 régions qui font leur loi en dépit de toute logique.
L’Europe n’a pas attendu la façon d’aborder l’Intelligence Artificielle (IA) et travaille depuis 2018 sur le monde que nous vivrons dans le futur. L’administration française doit vite prendre le virage de l’IA face à la mutation irréversible née d’une accélération migratoire planétaire. Cela nécessite une réforme structurelle en profondeur de notre fonctionnement hérité de la Révolution française et du Premier Empire.
Réduire le nombre de communes, de fonctionnaires territoriaux, favoriser les regroupements, limiter le nombre de mandats, pratiquer le benchmarking… concerne aussi bien l'administration publique d'Etat financée par les impôts nationaux, que l'administration publique locale représentée par une mairie et financée par la fiscalité locale galopante. Or la transition numérique au service de la gestion administrative n’a pas réduit le nombre d’agents, bien au contraire ! Globalement le transfert de compétences imposé depuis la décentralisation est une farce politique générant de nouveaux recrutements, nouvelles taxes, superposition de services et jeux de pouvoir.

Premiers effets contradictoires à la mairie de Montpellier où le personnel n’est pas autorisé à utiliser l’intelligence artificielle (IA) ni WhatsApp, tandis que celle de Chartres souhaite mettre les services de la Ville et de l’Agglomération « sur les rails de l’intelligence artificielle dans les écoles, à la médiathèque ou encore dans les Maisons pour tous »; alors qu’au Lavandou - récemment élu refuge du 3ème âge - un parfum d’encre et de papier fleure bon ses 110 ans d'insouciance …

Cercle d'études Reyer
Emmanuel MOREAU

Tag(s) : #Cercle d'Etudes Reyer
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