Autorités de tutelle et syndicats professionnels reconnaissent du bout des lèvres, un net recul des touristes cet été dans le Var et les Alpes-Maritimes.
Comme d’habitude « c’est la faute à pas de chance » avec des explications bredouillées : canicule, surtourisme, carburant, paupérisation… qui occultent un vrai changement comportemental d’une nouvelle génération de touristes qui ne veulent plus bronzer idiots en se faisant vider les poches.
Le président du CRT, François de Canson, est le plus objectif : « c'est essentiellement la clientèle française qui manque… suivie par la clientèle européenne et internationale » ajoutant « on voit que les Français recommencent à partir à l'étranger. Ils vont au Maroc, en Tunisie, en Espagne. Ils cherchent le low-cost ».
Le Covid ne serait donc plus la justification d'une récession de marché ?
S’ajoutent désormais le déplacement onéreux vers un territoire relativement enclavé, des embouteillages dantesques; la régulation et la fermeture de certains sites; le risque d’incendie permanent; la sécheresse; la météo incertaine; la pollution marine ; le coût prohibitif des hébergements, l’inflation d’une vie courante à deux chiffres; la promiscuité; la médiocrité d’accueil et de services…
Cette prise de conscience est bien tardive pour toutes ces communes qui vivent uniquement de leur sable dans un environnement grignoté d’immeubles sans âme; sans solution d’un tourisme à l'année ; sans nouvelle offre (œnotourisme, vélo-tourisme, tourisme d'histoire, tourisme spirituel, tourisme de congrès…); sans contrôle qualité (pourtant ronflante de labels douteux) ... le tout abreuvé de surprenantes statistiques officielles toujours à la hausse.
La course à l’argent facile révèle cette année les limites de la mariée - si belle soit-elle - qui ne peut offrir que ce qu’elle a, cachant ses rides accumulées par des années d’insouciance !
Le nouveau touriste affectionne low-costs, all-inclusive, dépaysement, permissivité, rencontres… critères peu compatibles avec les stations « congés payés » vantant invariablement aux touristes - depuis les années 50 - leurs feux d’artifices, sardinades et autres mièvreries d’une époque révolue !
Les élus ne sont pas innocents de ce mauvais bilan : aggravation des redevances en tous genres, interdits hypocrites (vestimentaire, camping-cars, chiens, chasse aux locations, droit de mourir…), parcmètres jackpots, taxes foncières en hausse, braderies de passe-droits, équipements publics inutiles, clanisme politique… un parfait cocktail qui sapent le moral des professionnels, proies des discrètes mafias de cette bulle économique.
« À force de jouer avec des allumettes, on finit par mettre le feu », sauf que le pyromane n’est jamais très loin... de la mairie !
Cercle d'études Reyer
Marie-Noëlle NOBLE