De tous temps le politique a arraché des pages entières de la mémoire collective afin de maintenir sa doctrine lui garantissant la soumission absolue du peuple. Parfois ces mystifications explosent aux oreilles des hommes serviles que nous sommes devenus.
Stupeur dans les chaumières françaises sur les massacres au Rwanda, les traitements inhumains des harkis, le "Code Noir" de nos colonies, l’Indochine, la Centrafrique, l’intervalle Vichy, les statistiques bidons* … Des mensonges d’Etat pourtant combattus par certains médias d'investigation, authentifiés par la déclassification de nos archives secrètes ou condamnés via les tribunaux internationaux … Un caillou permanent dans la chaussure de notre Nation reconnaissante - en quête de demi-dieux - glorifiant hier la Révolution, le bicentenaire de Napoléon ou bientôt le 83ème anniversaire de l‘Appel de Londres. Le politique travestit à souhaits la vérité nue, si repoussante aux uns et séduisante aux autres. Le parti des vainqueurs efface la mémoire des vaincus.
Notre culpabilité collective abandonne nos enfants dans l'ignorance des générations précédentes par le silence de leurs parents, grands-parents… et le formatage de l'histoire par l'enseignement public aux ordres du ministère de l’Education Nationale. Hier idolâtrés, demain déboulonnés, les "héros" issus de notre panurgisme ou de notre ignorance nous ont fait psalmodier l’histoire sainte ou ânonner Vercingétorix, Marignan, Valmy, Austerlitz… Que reste-t-il dans notre mémoire sélective des deux dernières guerres mondiales ? des cérémonies vétéranes, des plaques de rue, des repentances et des jours… fériés ! Oubliant au passage milices, délations, biens mal acquis, Drancy, les Milles, la SNCF, la collaboration d'Etat...
Alors, pourquoi "petit homme" se ment à lui-même en maquillant la vérité à sa façon ?
Si Walt Disney a transformé le monde en contes de fées, l'humanité est jonchée de mensonges, d’intolérance, d’injustice et de millions de morts.
La faute à pas de chance dirions-nous au pays des bisounours.
Tel un secret de famille, les serviteurs du pouvoir - de la démocratie à l'autocratie - se serrent les coudes plus par survie individuelle que par conviction personnelle. Ils gouvernent par la peur, par la menace, par la promesse, jamais par la libre confiance car ils savent leur impuissance, leur ignorance et leur faiblesse morale. Les élections ne sont pour eux que des marches vers le pouvoir absolu.
Cependant, la liberté d’expression est tapie en double lecture, bien enfouie au fond des consciences face aux "vérités" établies par les nouvelles règles de communication du contre-pouvoir qui font et défont les vainqueurs d’un jour.
Cercle d'études Reyer
Marie-Noëlle NOBLE
* "Faites attention, la statistique est toujours la troisième forme du mensonge !" (Jacques Chirac)