La nature humaine aime la flatterie, écoute la menterie, rêve d'une autre vie. Elu ! plus tu me mens, plus je te veux. C’est que la vie m’est tellement difficile, qu’une petite lueur d’espoir, un peu de croyance, une petite délicatesse, un mensonge, remplit de bonheur mon quotidien.
Evidemment je ne suis pas dupe de la fable du « Corbeau et du Renard » ou au passage du Père Noël, une fois l’an. Mais ça me fait du bien, tout en me faisant beaucoup de mal au moral. Car à chaque fois j’y crois... puis je tombe de haut, de bleus et de bosses. Je n’ai toujours pas compris que mon pire ennemi est moi-même…
De la cupidité au rêve, revoilà mon mal-être dans le dilemme d’un vote où je dois faire mon « devoir de citoyen » entre vérité et mensonge dans la démocratie d’un destin collectif qui m’importe peu, puisque je ne vois toujours pas le mien.
Dois-je écouter les cassandres, les prophètes, les illuminés, les révolutionnaires, les menteurs, les prudents… ou tout simplement rester chez moi, à l’abri de cette furieuse Tour de Babel qui m’angoisse ?
L’homme que je suis n’est jamais satisfait de sa condition et la nature a horreur du vide. D’un côté : j'ai la main tendue ; de l’autre : le sicaire vengeur… et j’oscille entre le blanc et le noir, l'hypocrisie et l'amour de l’autre. Avec mes « fausses bonnes » raisons, je m’imagine, seul maître des horloges, à tracer l’avenir des autres. Mais le quotidien me ramène vite dans la dure réalité des mystifications.
Face aux bruits de bottes, j’aspire à la paix ; face aux inégalités, je désire l’harmonie ; face à la faim, je réclame la solidarité ...
Les élections ne sont que manipulations des consciences et une prime aux mythomanes. La grande scène du monde est le lieu continuel du spectacle de tous les vices.
Observez notre histoire universelle jonchée d’erreurs, de promesses, de dictatures, d’injustice. A la commémoration d’un 80 ème anniversaire mondial de larmes et de morts, il y a comme une défaillante fatalité dans la mémoire humaine.
Cercle d'études Reyer
Héloïse AGOSTINI