Surprenant ! alors que l’allégation « Cité des Dauphins et des baleines » s’affiche depuis 2016 au Lavandou, la mairie est totalement absente de la mobilisation internationale autour de l’arrestation le 21 juillet 2024 de Paul Watson. Ce militant écologiste, défenseur des baleines, résident français, emprisonné au Groenland, est menacé d’extradition par un mandat d’arrêt international du Japon lancé depuis 2012, pour « conspiration d’abordage » contre l’un de ses navires usine qui a déjà tué 200 baleines en huit mois.
Pour information, la chasse à la baleine a été interdite en 1986, avec l'entrée en vigueur d'un moratoire de la Commission baleinière internationale. Une décision prise pour protéger de nombreuses espèces menacées d'extinction. Mais le Japon a contourné le droit international, sous prétexte de « recherche scientifique ». La Norvège et l’Islande avec le Japon sont les derniers pays du monde à chasser les baleines.
Brigitte Bardot, ardente militante de la cause animale, défend Paul Watson sur les tous médias : « C'est un type extraordinaire, un héros qui a passé sa vie à défendre les baleines contre les Japonais, contre les harpons japonais ». L’actrice a aussi envoyé une lettre à la première ministre danoise l'appelant à « ne pas choisir le camp des fossoyeurs des océans ». Une pétition de 800.000 signatures tourne mondialement depuis cette date et Emmanuel Macron a pris personnellement le dossier en main.
Cet été, passant par le Lavandou, je me languissais d’apercevoir dauphins et baleines. Utopique promesse municipale portée sur les pompeuses éditions officielles et aux entrées du village.
J’avoue que je ne savais pas cette commune si étendue pour apercevoir les premiers cétacés à 30 miles (48 km au large de Saint Tropez) - bien au-delà des 12 miles de la mer territoriale administrée par le préfet de Région - C’est pourtant par là qu’il me faudra chercher les premiers dauphins. Quant aux baleines j’ai dû prévoir une journée et 50 miles en mer (80 km).
Au café du commerce, j’apprends que le maire du Lavandou ne cesse d’utiliser des artifices et des mièvreries pour vanter sa commune aux touristes. 20 ans en arrière il exploitait le concept de « la station aux 12 sables », reposant sur une réalité à la fois géologique et cadastrale.
Baleine ? jamais vue ! (sauf une égarée dans le port de Bormes en 2021). Dauphin ? le dernier a été aperçu… en 2018 au Lavandou. Bien que cette commune ait rejeté l’extension du périmètre du Parc National de Port-Cros, jusqu’à sa limite communale … par un pseudo référendum en mai 2011, cela ne l’a nullement empêché de signer, par contradiction, la charte Pelagos. Ceci, à grand renfort d’expositions, fanfares, partenariats… qui donnerait presque à penser que le maire est l’inventeur du Sanctuaire.
Comment accepter une telle mystification si loin de la réalité écologique ? élévation de la température de la mer, disparition de la flore et faune marine, surpêche, pollution maritime, rejets toxiques… Que pèse cette commune (6.500 habitants), cheffe de file du SCLV* (548.000 habitants), à peine audible, chagrine de fermer ses plages au moindre orage, marée noire, arrivée de méduses ou de déchets ?
Une Méditerranée, surnommée Mare plasticum, bordée par 27 pays, où s’entassent déjà 150 millions de personnes sur son littoral, qui subit un afflux estival de 180 millions de vacanciers sur ses côtes et 230.000 tonnes de plastiques déversés chaque année.
Cette assertion gratuite, ignorante des 307.700 dauphins, baleines, rorquals et bélugas tués chaque année dans le monde par collision, pêche illégale, pollution… devrait être désavouée et effacée par les environnementalistes pour publicité mensongère, inaction collective et… parasitisme commercial.
Paul Watson, en détention dans la prison de Nuuk (Groenland), sera fixé sur son sort le 5 septembre 2024.
Cercle d'études Reyer
Héloïse AGOSTINI
*Syndicat des Communes du Littoral Varois, regroupement de 28 communes.