Dans le Var, la corruption en col blanc fait la une de l’Express et révèle avec surprise que ce département est placé en tête des infractions en tout genre, devant les Bouches du Rhône dont la criminalité est plus expéditive. Les racines du mal plongent dans l’histoire du banditisme varois où peu de communes du littoral semblent sauver l’honneur. Bon nombre de dossiers sulfureux attendent le bon vouloir de la justice débordée et prudente. Pour les syndicats de police, c’est la conséquence de deux courants convergents. D’un côté, l’attrait du Var pour l’argent facile, comme celui des oligarques russes et des nouveaux pays émergeants de l’Est, rapidement enrichis par la Bourse, les matières premières, les armes, l’immobilier et la drogue. De l’autre, la rareté du foncier qui entraine permis de construire illégaux, révisions douteuses des PLU et opérations immobilières fumeuses, contournant la loi littoral et le Grenelle de l’environnement. Une nouvelle catégorie de délinquance moins voyante concerne les déchets, l’eau et le trafic d’influence sur les marchés publics.
Ajoutez à cela l’absence de vigilance des citoyens et la lenteur de la justice... C’est ainsi, que la mairie UMP de Carqueiranne [entre autres] est dans le viseur de la justice depuis qu’une enquête a été ouverte en début d’année par le parquet de Toulon pour prise illégale d’intérêt et infractions à l’urbanisme. C'est le Secrétaire FN de la 3ème circonscription du Var, qui a dévoilé l’affaire. "Ce n’est pas par récupération politique mais pour nettoyer le microcosme des puissants Carqueirannais qui s’octroient tous les droits", précise-t-il. Dans la tourmente, on trouve l’entourage du maire UMP de Carqueiranne et 1er vice-président du Conseil Général du Var, successeur désigné à la présidence en 2015. Son fils, son directeur de cabinet et la directrice de l’urbanisme de la ville seraient directement concernés dans une affaire immobilière sur des terrains inconstructibles. Ils ont pu acquérir ces terrains idéalement situés pour pas grand-chose. L’affaire concernerait aussi un promoteur immobilier et expert-comptable qui a racheté les sites à un horticulteur…Ce simple exemple illustre la complexité d’un seul dossier autour de notables, d'élus, de propriétaires fonciers [souvent les mêmes], faisant la pluie et le beau temps sur leurs communes, à l’insu de la légalité. Les enquêteurs en concluent que plus un élu reste en place, plus l’application des lois est contournée pour couvrir les agissements d’un petit clan où tous les acteurs sont gagnants. Le pompon est lorsque l’élu passe du clientélisme au pillage public avec l’aide du législateur, car le point commun de cette criminalité est d’ester en justice à toute occasion afin de leurrer les électeurs. Silvio Berlusconi, qui se dit "l'homme le plus persécuté du monde occidental", vient d’en faire les frais devant la justice populaire au bout de... 20 ans de procédure ! De l’Italie à la côte varoise l’histoire se répète...