Fort de son originale investiture UMP, le maire du Lavandou est à la croisée des chemins. Doit-il courir après son quatrième mandat ou se remettre en question et rentrer à la maison ? A première vue, le résultat de ses trois mandatures pourrait paraitre honorable. Mais, la relecture du rapport de la Chambre régionale des Comptes et le raz le bol de la majorité silencieuse, nous alertent sur son incapacité à redresser la situation du Lavandou. Pas seulement sur la dette de 20 millions €, pour laquelle nous avons déjà payé l'équivalent en intérêts aux banques sans pouvoir s’en débarrasser, mais sur l'économie locale et la fuite des habitants. Trop pauvres pour se loger ou trop riches pour supporter le luna-park et jouer au Père Noël l’été. Pourtant en 2000, il avait bien fait rigoler la planète avec son arrêté d’interdiction de mourir au Lavandou. Depuis, il a usé ses aficionados par ses discours fleuves, ses volte-faces, ses petites colères d'autocrate et surtout son manque de résultats patents. Peu estimé des élus varois, malgré quelques finasses comme le syndicat des communes du littoral varois (SCLV), son intellection se limite au 29 km2 du Lavandou qu’il a progressivement isolé et anesthésié. Interprétant les lois depuis 19 ans, jouant au shérif avec un conseil municipal atone et une opposition souffre-douleur. Sa dernière cartouche est donc l’investiture UMP où il n’a jamais coopéré. Car pour lui la droite est la couleur du temps où il faut être sans plus. La rebellion centenaire contre la classe dominante est tenace. Or, l’UMP qu’il a combattu du temps des législatives et piétiné lors de son referendum contre Port-Cros, n’est qu’une des sensibilités de droite qu’il ne peut rassembler. Du centre à l'extrême, le seul qui sait le faire réside à deux pas de chez lui, au Cap Nègre...qui attend toujours son tout à l’égout. Comment échapper maintenant au poids de l’UMP - plombée par l’impopularité de son président national [du niveau de F. Hollande] - qui le surveille en souhaitant que le sale boulot soit fait par les électeurs ? La vague d’espérance soulevée par son challenger, un pur UMP du premier cercle Sarkozy, illustre la mauvaise posture d’un candidat qui tarde à se déclarer pour cause de défiance populaire. NON ! l’incohérent maire sortant ne fait plus rêver personne et son piteux bilan plombe toutes ses promesses à venir. Pire ! sa probable candidature inquiète le landernau sur fonds de révélations qui fleurent abus de pouvoir, irrégularités, prises illégales d’intérêt ou chasse aux sorcières…Il lui reste quelques mois pour avaler la potion magique, apprendre le vocabulaire, la discipline et le catéchisme UMP, alors qu’il n’a jamais dévoilé sa carte de militant. Et si d’aventure il l’oubliait au fonds de sa poche, ses concurrents et sa fédération sauraient lui coller sur le dos.