Quel est le point commun entre Briançon, Grigny, Saint Cyprien, Pont Saint-Esprit, Hénin-Beaumont, Châteauneuf le Rouge, Cuers, Rayol-Canadel…et 60 autres collectivités en liste d’attente d’une mise sous tutelle administrative ? Leurs comptes… dans le rouge ! sans possibilité de se déclarer en faillite comme le ferait n’importe quelle entreprise ! La Cour régionale des comptes est débordée, la Préfecture aussi et la Caisse des dépôts qui a soutenu le découvert de la Sécurité Sociale (35 milliards d’encours) ne peut plus faire face. L’Etat non plus, à la recherche de 100 milliards € de cash qui pourrait à terme ne plus trouver personne pour lui prêter de l’argent, payer ses fonctionnaires, les retraites et serait obligé de vendre ses bijoux de famille. Fillon se lamente de gérer un pays en faillite, mais comment tondre un œuf ? Les encours de prêts pour les collectivités locales en 2008 s'élèvent à 67 milliards € dont 20 à 25 milliards € seraient des "produits toxiques" suivant la terminologie employée par les experts. L'agence de notation financière Fitchratings estimait dès juillet que "ces produits, qui comportent généralement des contrats d’option très risqués, ont déjà entraîné certaines collectivités dans une fuite en avant qui pourrait les mener jusqu’à l’insolvabilité".
Les emprunts publics, sorte de revolving sans fin, sont devenus de véritables pilules empoisonnées ou bombes à retardement. Accordés aux élus à des taux fixes durant une période donnée, puis subtilement à des taux variables, évoluant alors en fonction de paramètres financiers à l’image du différentiel existant entre l’euro et le dollar ou le yen.
Le piège s’est brutalement refermé sur les maires cigales, traders, phraseurs et ceux qui raisonnent sur l’avenir en défendant le "bon" du "mauvais" emprunt; sans compter ceux qui rusent, étalent la dette en espérant leur rapide succession. La dette publique de la France (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) a augmenté de 61,1 milliards d'euros au deuxième trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent pour atteindre 1.428 milliards + les retraites des fonctionnaires (1 milliard €)
Plus discret, le Lavandou rembourse 2.357,00€ par jour, rien que pour les intérêts de la dette qui frise les 18,7 millions € (soit 3.395,00€ par habitant). Héritage insupportable de… 1994 paraît-il, alors que la liste Regain qui a chassé le fautif il y a 14 ans était la solution magique ! A décharge, il est quand même inscrit 1 million € de remboursement en principal cette année. Certes, en contrepartie d’une augmentation moyenne de +5,6 % des recettes (et dépenses) de fonctionnement, ce qui la hisse au 48ème rang de la pression fiscale dans le Var juste devant son incomparable rivale Saint-Tropez et la sinistrée commune du Rayol-Canadel. Faites le compte des années à se serrer la ceinture, d’autant que certaines recettes sont de pure fiction: taxe de séjour (de 290.000 € à 420.000€ en deux ans), loyers des bâtiments communaux, stationnement... avec une taxe professionnelle en voie de disparition… de quoi envoyer directement les touristes sur l’autre rive de la Méditerranée. Numéro d’équilibriste ? Pas tellement si l’on suppute un deuxième quinquennat pour l’un et un quatrième mandat local pour l’autre, car le français adore les mirages et gagner au Loto. Entre le "bling-bling" et l'austérité, il a vite choisi son bulletin de vote. Il le démontre à chaque élection en refusant la réalité de sa précarité. Et puis le temps du contrôle budgétaire n’est pas le même que celui des dépenses communales. Les comptes sont souvent présentés six mois après que les dépenses soient régulièrement engagées. De plus, le préfet choisit généralement la conciliation plutôt que d’user de ses prérogatives de substitution en cas de dérapage des comptes, par volonté de ménager le principe de libre administration des collectivités territoriales. Surtout si la commune en question reçoit un hôte de marque pour qui elle a votée à 74% !