Le climat change à vue d’œil. Les pluies diluviennes (centennales diront certains ingénus) se multiplient, la mer grignote inexorablement le littoral malgré les lignes Maginot de sacs de sable et remblais de toute sorte. Manquent encore les tornades pour comprendre que le dérèglement climatique n’est plus à prendre à la légère. Les premiers concernés sont les habitants du trait de côte méditerranéen où la fonte des pôles prédit la remontée spectaculaire de 1,20 m de la mer sur 100 ans. La place Reyer les pieds dans l’eau ? oui mais aucun risque pour les élus perchés dans les étages supérieurs (signe de supériorité absolue). Faudra-t-il déménager vers le super Lavandou et, à grands coups de modification du PLU, sacrifier notre espace forestier pour résister ? Les plus tranquilles sont les borméens juchés sur leur piton qui voudraient bien voir ces « pescadous », autrefois réfugiés économiques, noyés dans leur suffisance centenaire. Dans ce cas faut-il encore investir dans la modification du Batailler, alors que le danger viendra à l’évidence de la mer ? Mais personne n’y prend garde. Pourtant il suffit de comparer le trait de côte de 1913 à celui d’aujourd’hui pour comprendre que ce n’est pas la faute du courant Ligure, mais bien de la fonte des glaciers si lointains. Le jeu du foulard politique est donc engagé. L’avenir sera plus favorable aux maires écolos lorsqu’ils auront terminé leur autodestruction, car ce sont les seuls à réfléchir là-dessus. Les premiers réfugiés climatiques de France sont de Soulac sur Mer (Gironde). Un immeuble construit dans les années 1960 à 200 mètres de la mer se retrouve les pieds dans l’eau et doit être rasé par la commune (malgré les sacs de sable et les digues). La loi littoral de 1986 est déjà bien dépassée sur la non constructibilité sur la bande des 100 mètres. Reste que la gestion des flux migratoires et des futurs risques liés aux catastrophes écologiques feront certainement partie des grands défis de demain. Selon les Nations Unies, 500 millions de personnes pourraient migrer d’ici 2050 pour cause d’inondations, de dégradation des sols, de catastrophes naturelles ou encore de déforestation et d’accidents industriels. Jamais en retard, les partis d’extrême droite ont déjà récupéré le thème pour alimenter la peur de l’étranger dans certains discours.