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Une simple plaque d’immatriculation ou un petit accent allemand, belge, hollandais, anglais…devrait forcer notre admiration d’autochtones. Pour venir de si loin il leur faut la foi, braver les embouteillages, supporter la fatigue et, arrivé à bon port, se faire respecter comme un client. Sans compter le coût du déplacement qui entame les petites économies d’une année. Une simulation de transport de Bruxelles au Lavandou A/R par la route coûte 440 € ; par le train 510 € et par avion entre 450 et 800 €, pour un voyage allant de 8 et 15h. Et en plus, à la gare de Toulon (en travaux pour plusieurs années) ou à l’aéroport international d’Hyères (perdu au fin fond de la presqu’île),  le malheureux touriste devra trouver le bon car pour le transporter au Lavandou. Cet enclavement des stations balnéaires du littoral, et de la nôtre en particulier, freine considérablement les candidats aux plages varoises sans émouvoir plus que cela nos élus combattants, sabre au clair, le tracé de la LGV salutaire (dont le chantier mettra certainement entre 20 et 30 ans). Pas question non plus de fraternité auprès de ces "étrangers" qui doivent laisser leur argent au vestiaire et ne pas trop la ramener sur les excellentes (sic) prestations hôtelières, culinaires ou touristiques mises à leur disposition. Ici, on doit se plier à la règle commune : horaires, nourriture, stationnement, plages réservées et bruit nocturne, sieste et langue de bois française obligatoire. Et en prime, ne pas se faire casser son véhicule qui renferme forcément un trésor de bourgeois - Bien loin de l’hospitalité légendaire des canadiens qui vous voyant déplier un plan volent (au sens propre) à votre secours - couple-touristes.gifPour le Lavandou, subsistant exclusivement sur quatre mois de tourisme annuel, c’est aussi un peu désuet en animation, très orientée troisième âge. Reconnaissons que seul l’Epic de tourisme peut tenir une conversation en italien, allemand, anglais avec un personnel dévoué derrière le comptoir. Si les autres langues exotiques sont priées de se débrouiller avec leur smartphones et leur GPS…la taxe de séjour s’applique dans toutes les langues y compris pour les petits suppléments comme le chien (qui n’a pas été abandonné comme chez nous), le bébé (qui ne mange pas, mais pleure), la petite douche, les WC (qui coutent l’eau aux plagistes), le ménage obligatoire de fin de séjour (fait au black par le saisonnier)…chacun y allant de sa petite entourloupe pour gagner toujours plus. La faute à la collectivité qui tire trop sur la corde de la fiscalité pour renflouer ses caisses vides. Cette saison de bonne pêche est cependant variable au gré de la météo, de la concurrence et du phénomène de mode évoluant comme le vent. De villégiature résidentielle d’hier au luna-park d’aujourd’hui, nous avons changé de dimension touristique sans nous en rendre compte, en nivelant par le bas ce que nous souhaitions tirer vers le haut. Moins de résidents à l'année, plus de touristes l'été, nous obligent à des structures plus contraignantes, plus couteuses à financer par l’emprunt et l’impôt, pesant sur le prix à payer pour les plages du Lavandou. Jusqu’au point de rupture où l’hébergement, la nourriture, le divertissement s’ajoutent au déplacement…et, au final, favorisent d’autres destinations plus attractives. C’est la dure loi de la concurrence que doit méditer notre autiste commune sur son avenir économique incertain si elle poursuivait cette fuite en avant. A sa décharge, ses vaines tentatives de rassembler les acteurs économiques dans une seule main démontrent bien les limites à ne pas franchir sur le secteur privé. Ce n’est pas son rôle. Elle doit fixer un cap et laisser les meilleurs gagner leur vie sans leur imposer un mode d’emploi public. Bandol est le bon exemple du compromis touristique à suivre sur la côte varoise. Ouvrons les yeux ! Les nouveaux touristes ont changé de mentalité et de…destination, tandis que les anciens touristes grossissent à présent les rangs des retraités modifiant profondémen la sociologie du Lavandou, y compris politique. Utiliser Internet ou des bornes WiFi pour séduire les touristes sans remettre en cause le discours ampoulé et idéologique du Lavandou est le paradoxe du "vieux beau" qui cultive un certain mauvais goût dans sa manière d’être et tente de se rajeunir jusqu’à en devenir ridicule. Trop fardée, la commune ne peut cacher ses rides de centenaire et continue à parler comme au 19ème siècle, mais les belles… ne sont plus les mêmes !

Tag(s) : #Tourisme
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