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Avec 1700 milliards d’euros de dette, la France emprunte désormais pour payer ses intérêts et ses fonctionnaires. Cette dette, bien éloignée des promesses électorales d’un déficit à 3% du PIB, serait détenue à 70 % par les étrangers, dont la liste n’est jamais publiée pour ne pas effrayer les bons nationalistes qui pensent toujours que leur malheur vient des migrants à leur crochet. Le gouvernement pensait faire une bonne affaire en prêtant à la Grèce de l’argent plus cher qu’elle ne l’’avait emprunté elle-même, du fait du différentiel de notation internationale. Mais évidemment, si l’emprunteur n’est pas solvable, adieu le remboursement. L’imprudence coutera 15 milliards d’euros aux français qui n’en avaient vraiment pas besoin.  
Le sommet européen de jeudi n’a rien apporté, c’est Angela Merkel en personne qui l’annonce ! Les motivations sont désormais trop divergentes entre l’Allemagne qui ne veut plus payer, la France qui veut protéger ses banques et donc renflouer la Grèce, la BCE qui est tout simplement menacée de faillite en cas de restructuration…Chacun joue sa propre carte : "les banques françaises ont maintenu leur exposition au risque grec, comme elles s'y étaient engagées sur ordre du gouvernement, alors que leurs concurrentes allemandes l'ont réduite" peut-on lire dans la presse allemande. Juste une question : comment peut-on être aussi stupide ? Dans le même genre, l’Agence France Trésor a cru intelligent d’émettre des obligations indexées sur l’inflation, les OATi, mais comme les prix repartent à la hausse, cela se traduit par un surcoût; en cas d’hyperinflation ces seuls produits peuvent nous ruiner, alors que nous empruntions jusqu’alors exclusivement à taux fixe, ce qui constitue une vraie sécurité ! Bref, cette incapacité de l’Europe à agir s’avère inquiétante, le FMI estime une issue "imprévisible si la crise de la dette en Europe empire"… Que se passerait-il si la crise de la zone euro s’aggravait ? Eh bien sachez que la planche à billets de la monétisation est en route, avec la bénédiction de la BCE elle-même, qui explique que la Banque nationale de Grèce pourrait refinancer les banques grecques ! L’Etat grec pourrait ainsi émettre des emprunts, qui seraient achetés par les banques grecques, puis par la Banque nationale de Grèce, et en avant la création monétaire ! On apprend au passage que l’Irlande le fait déjà. Une folie furieuse car c’est l’Eurosystème (BCE + les banques nationales) qui garantit l’euro. La BCE a déjà racheté de grandes quantités d’emprunts d’Etat, si les banques nationales s’y mettent... Et qui dit monétisation dit inflation et perte de valeur de l’euro. Un conseil, achetez de l’or.
Ces deux dernières semaines, Moody's a dégradé la note de la dette publique du Portugal et celle de l'Irlande, qui filent vers le défaut de paiement.Qu
and on connait la peur que suscite chez nos gouvernants français la future perte du triple A (et donc notre dégradation d'un cran), on mesure les effets sur ces pays. L'agence a d'ailleurs mis sous « perspective négative » (= 50% de risque de baisse à court terme) l'Italie et les États-Unis.
Les réactions des gouvernants ont été très vives. Le président José Manuel Barroso a contesté la méthodologie des agences de notation, qui n'étaient "pas infaillibles" et n'avaient pas réussi à anticiper convenablement la crise de 2008. Outre-Rhin, le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, a fustigé "l'oligopole des agences de notation"Les gouvernements ont beau jeu de se plaindre… Car ils bénéficient d'une énorme complaisance de ces agences. En effet, elles ne sont pas en situation de monopole.
La Chine a créé la sienne, il y a quelques mois : Dagong. Comparons ses notes avec celles des 3 grandes agences occidentales observées en janvier 2011:
dagong.jpg
Pour l'agence chinoise, la France a perdu depuis belle lurette son AAA et doit se contenter d'un AA- (disons 14/20 au lieu de 20/20, mais Dagong a annoncé qu'elle allait abaisser notre note prochainement, comme celle des États-Unis), seule la Suisse restant dans les pays les mieux notés.Ceci semble bien plus sérieux que la note des agences occidentales, au vu des déséquilibres de nos comptes publics. Deux poids, deux mesures ?
Pour tous ces pays, la vérité se situe probablement entre les deux, mais on voit bien l'utilité d'une analyse plus large - qui permet de démasquer les regards biaisés des agences…L’arrogance occidentale, refuse de voir son état de délabrement – elle ne tient plus que par le crédit des chinois et d'autres pays en développement, quelle ironie…
Depuis janvier, les faits ont donné raison à Dagong : les notations occidentales des pays moins bien notés que la Chine ont depuis chuté jusqu'au niveau des estimations de Dagong. Reste à dégrader les pays mieux notés, avec sans doute des conséquences apocalyptiques sur les marchés… La France, en panne de croissance, est désormais précipitée dans le rouge, avec la complicité des collectivités locales quasiment en faillite qui rajoutent à son malheur !

Tag(s) : #Finances
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