Les français n’aiment pas l’injustice surtout d’argent. Or, depuis l’abolition des privilèges de 1789, l’inégalité est criante entre les gens d’en bas et ceux d’en haut, bien que chaque jour les médias nous bassinent de contre exemples, comme une sorte de ligne Maginot orchestrée par les mis en cause. La volonté populaire est encore très loin de ce qu’il faudrait faire, notamment dans le fonctionnement territorial. Comme d’habitude, l’opinion s’attaque aux privilèges du privé bien plus accessibles que ceux de la classe politique ou du CAC40. Car malgré la crise, les privilégiés continuent de s’enrichir de façon indécente. Entre 2004 et 2010, les revenus des plus riches ont augmenté de +18 %, soit 36.000 € annuels, l’équivalent de trois ans de Smic, contre +7 % et 1.300 € pour le revenu médian . La France de l’élite scolaire prospère tout autant. Ses "grandes écoles" restent fermées au peuple, et ses élèves choyés. La collectivité dépense 15.000 € par étudiant en classe préparatoire aux grandes écoles (qui part à l’étranger), contre 9 000 € par étudiant des filières généralistes de l’université (qui file dans la fonction publique). Entre 2008 et 2011, le revenu annuel moyen des cadres supérieurs a augmenté de 1.000 €, alors que celui des employés a baissé de 500 € et celui des ouvriers de 230 €. Qui sont ces privilégiés ? 37 professions bénéficient de rentes particulières protégées par l’Etat ou le corporatisme. La plupart ont touché 1,7 milliard € de crédit d'impôt compétitivité et emploi" ou diverses aides. D’où l’idée de réintroduire un peu de concurrence car c'est la concurrence qui fait baisser les prix. (dixit le nouveau ministre de l’Economie). Passons ! mais qu’en est-il du monopole de la Poste (qui déroge à la réglementation européenne depuis 10 ans et augmente sans cesse le prix du timbre faute de clients); des retraites des fonctionnaires, des comités d’entreprise (cas EDF), des cumuls au sein des 363.000 élus, des pilotes qui empêchent le low-cost d’exister, du Loto, de la vente du tabac... Donc, tout le monde râle. Les concernés d’abord, pour raisons évidentes; les usagers ensuite, pour changement des petites habitudes. En 1789, la République a raccourci bien des privilégiés , parfois avec hypocrisie. Il est étonnant de voir un gouvernement de gauche mettre en place des concepts de droite (qui n’a osé aucune réforme des privilèges). Quant aux élus bien tranquilles dans leurs mairies ou assemblées et qui signent des emprunts sur les générations futures, leurs avantages sont pareillement comptés dans le temps par les réformes territoriales qui s’annoncent. Finalement, entre les atermoiements inaccessibles des élites et la réalité économique, la voix du peuple commencerait à se faire entendre. Un homme, une voix, ne fait plus d’heureux en politique !