Aveuglé par le projet Abysséa (suspendu), le SCLV (Syndicat des Communes du Littoral Varois) manipule l’opinion en imaginant une hypothétique marée noire mettant en scène un barrage flottant à Port-Cros. Cette posture caricaturale d'élus en mal de médiatisation – qui a fait capoter la LGV , l’héliomarin, les liaisons littorales, l'extension du Parc National de Port-Cros et maintenant Abysséa… - est disproportionnée face aux risques plus réels d’inondations, déchets, érosion du trait de côte, décharges illégales..
La méditerranée remonte lentement à raison de 1,5 à 2 millimètres par an. Dans le même temps, la pluviométrie à fortement évoluée en passant de crues centennales à quasiment annuelles, de plus en plus violentes. Le dérèglement climatique s’affiche davantage dans les zones considérées hier comme non submersibles et devenues brutalement inondées, comme dernièrement à la Londe. On se rappellera l’épisode de l’Ehpad du Lavandou qui s’est retrouvé submergé malgré un permis de construire accordé bien rapidement par le maire sur la foi de documents obsolètes ; et ce, malgré les études alarmistes d’un certain SIPI, (syndicat intercommunal Bormes-Le Lavandou pour la prévention des inondations) présidé par le même … signataire en personne. Pernicieusement, les élus successifs ont grignoté la nature qui reprend ses droits séculaires sans préavis.
La limite de cette forfaiture est que l’on peut plus laisser faire n’importe quoi,, par connivence ou intérêt clanique, propagé par les médias complaisants.
Regardons pour une fois la vérité en face :
OUI la mer remonte (7 mètres de plage perdue en 15 ans à Saint-Clair).
OUI le changement climatique s’accélère avec brutalité dans le Var.
OUI la pollution marine et atmosphérique est une certitude en Méditerranée
OUI la mer se vide de sa faune et de sa flore, remplacées par des pneus, carcasses de voiture médicaments, pesticides et soupe plastique...
OUI la surpopulation estivale devient un problème majeur sur les ressources naturelles qu'elle dévore à pleines dents, poussée à la faute par des élus trop occupés à remplir leurs caisses !
NON la marée noire prophétisée par le président du SCLV n’est pas vraisemblable.
L’urgence est ailleurs sur le littoral : les végétaux, les insectes migrants (et les autres), la surpopulation, le bétonnage, l'eau. De tout cela le SCLV n’en parle jamais !
Le SCLV doit sortir du clientélisme absurde. Si chacun réalise dans son coin des études, des bilans, des communiqués racoleurs pour faire l’intéressant et capter des subventions… nous n’arriverons à rien pour sauver le Var d'une mort par asphyxie.
Le SCLV s’est-il seulement impliqué sur la conférence mondiale sur le climat ? A-t-il organisé la collecte de déchets sur l’espace public ? A-t-il éduqué les jeunes générations au respect de la nature ? A-t-il un jour protesté contre les ZAC, ZUP, ZA, ZAD, ZFU, ZUS et autres Z... dont il n'a cure sur le littoral varois ? Sa politique est-elle guidée par ses fournisseurs et ses financiers - souvent les mêmes ?
Soyons clair ! l’idée d’un syndicat couvrant les problématiques du littoral est intéressante, mais surtout pas avec des élus qui perdent leur crédibilité dès qu’ils s’en servent comme tribune personnelle. L’écologie et la protection civile sont affaires de spécialistes soutenus par les collectivités locales et non pas l’inverse. Suspects de conférences pompeuses , cocktails mondains, imprimés creux, fausses promesses et doctes discours, ils passent à côté de l’essentiel : EFFICACITÉ !
Pour exemple, il faut une sacrée audace pour balancer 200 mètres de sacs de sable géotextiles à la mer contre le courant Ligure (cas de Cavalière) et venir faire la morale à Port-Cros, alors que l’on repêche à la hâte 25.000 M3 de pneus jetés dans la méditerranée en fanfare par les mêmes écharpes tricolores.
Soit, le SCLV est utile dans une mission de protection du littoral varois en y mettant les relations et les moyens qui s’y rattachent ; soit, il doit disparaître pour cause d’inefficacité et superposition avec l’existant.
Nous, citoyens, ne devons plus accepter des organisations déclamatoires dont le seul but est de servir leurs auteurs. Contrôlons nos élus pour une plus grande transparence de la vie publique et lutter contre les déficits chroniques.