Août 2015, vu du ciel la mer a changé de couleur, souillée par des millions de vacanciers peu scrupuleux, détruisant la faune et la flore, épuisant les ressources naturelles, pompant l’eau, confondant la mer avec un circuit de vitesse, rejetant leur miasme dans des stations d’épuration épuisées… .
C’est l’eldorado de l’été où les villages passent de 5.000 à 100.000 habitants sous l’œil attendri des maires trop contents de remplir leurs caisses. La fréquentation devient le baromètre des médias qui en rajoutent une couche sur les bienfaits municipaux qui font péter des feux d’artifice et multiplient les kermesses à neuneu pour attirer encore plus de monde. Les sardines d’importation sont sacrifiées pour des cohortes de bâfreurs, irrespectueux des règles d’hygiène et de savoir- vivre ensemble jour et nuit. En vacances tout est permis !
Cette année, la méditerranée se hisse au rang de grande poubelle mondiale confirmée par les multiples études scientifiques. L’eau transparente cache bien de sordides secrets et le sable ratissé bien des maléfices. Suffit de consulter les statistiques médicales de Perpignan à Menton.
Trop c’est trop ! L’irresponsabilité des élus est confortée par un système qui télescope soleil, guerre islamique et congés payés pour tous. La grande pêche du 1er juillet au 1er septembre se mesure à la longueur des embouteillages, dont le record franchira cette année , du nord vers le sud, 1000 km. Un désastre écologique, un gaspillage économique !
Faudra-t-il légiférer sur la planification estivale pour en lisser les effets ravageurs ? Chaque année l’écologie en prend un coup abandonnant au béton ses derniers remparts d’humanité. Quel intérêt de s’entasser par mimétisme dans des logements horizontaux après avoir abandonné les verticaux ? Quelle passion pousse nos concitoyens à accepter la médiocrité de la restauration locale, le mépris collectif et le sourire compassé du serveur mal payé ? Service minimum, prix maximum, aucune norme, anglais approximatif, arnaques en tous genres…
Aucun village n’échappe à cette frénésie estivale. Chacun y allant de son petit calendrier festif, d'éditions luxueuses, de promesses plus ou moins enjolivées. Mais des questions d’éthique, de logique, d’organisation, de répartition des recettes, de fiscalité, de protection de territoire se posent désormais clairement et il est facile de comprendre pourquoi le Lavandou est opposé à l’extension du périmètre naturel de Port-Cros. Le tourisme, notre poule aux œufs d’or, est bien malade de la passivité des fiefs locaux et syndicats inutiles. Mais où sont donc passés les écologistes dans notre pays ?