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Le maire vit actuellement, sans le percevoir, une période de transition unique.
Depuis la Révolution de 1789 et jusqu'en 2009  l'État était souverain. Mais en 2010, la société est entré dans une nouvelle période historique entre ce qui était et ce qui sera la LOI. Une rupture philosophique où l'environnement autour de lui a complètement changé.
La cartographie de notre pays se situe désormais à deux niveaux : celui des régions et les intercommunalités. Il s'agit d'adapter notre territoire à un fédéralisme à contre-courant de notre culture.
Pour l'État, depuis peu, tout ce qui est en deçà de l'intercommunalité ne l'intéresse plus. L’Etat n'impose rien mais procède à de fortes incitations en sachant qu'il a tout son temps , pas celui de la proximité que vivent les élus.
En France, un mandat d'élu pour 850 m2 (moyenne nationale) est révolu et le maire doit vite adopter un autre fonctionnement et admettre que son mandat ne peut plus être comme les précédents, car son environnement et ses curseurs de référence ont changé.
Le nouveau maire doit se former, maîtriser une certaine technicité -   sans pour autant devenir un professionnel salarié - savoir faire appel à ses contradicteurs, partager sa gouvernance, apprendre ce qui se passe autour de lui et, bien évidemment, composer obligatoirement avec l'intercommunalité.
Dans cet inédit cadre, il ne doit jamais oublier qu'une commune pauvre ou fortement endettée dans une intercommunalité forte est totalement méconnue de l'État.  D’ailleurs, dans le nouveau maillage du territoire, tout a été fait pour que les communes ne gèrent plus les compétences qui leur coûtaient trop cher ou contraire à l’intérêt du territoire.
La commune est encore un élément de la proximité, du lien social, mais est-on prêt à admettre qu’elle ne le sera plus pour très longtemps ?
Etre un bon gestionnaire quand on est maire, ne suffit plus. Il faut être également un stratège en partant d'un élément essentiel, à savoir que ce qui compte désormais, ce sont les limites géographiques des actions publiques à mener et non les limites communales découpées au siècle dernier.
Le plus difficile lui sera de communiquer dans le direct par le numérique, renonçant au papier, aux rassemblements "tire-bouchon" ou la complaisante presse locale en perdition.
Dans ces conditions, combien de distancés maires, culbutés par une nouvelle génération d'électeurs, survivront
  en 2020 ?

Tag(s) : #Société
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