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Alors que « petit homme » - grand horloger de l’Univers - contemple son œuvre, la nature lui fait comprendre chaque jour sa médiocrité.
Car dans chaque coin de la planète, il a détruit le végétal, le minéral et l’animal, rongé l’espace, imposé ses caprices, moqué les protestataires et condamné les faibles à la disparition... ceux-là qui ont déjà les pieds dans l’eau, privés d’alimentation ou de matières premières pillées par les riches.

Big Bend, Texas, États-Unis

Dans les sociétés occidentales, les relations de l’homme à la nature sont vécues sur un mode paradoxal. Elles s’inscrivent dans le double registre contradictoire de l’amour et de l’exploitation destructrice (Fromm, 1975 ; Wieviorka, 2007). L’homme a perdu le sens de la nature. Egal de Dieu, il se ment à lui-même : éradiquant le courant Ligure, rasant l’Amazonie, asséchant la mer d’Aral, rejetant ses déchets à la mer, épandant des pesticides, pompant l’eau à son seul plaisir, vidant la faune des océans, urbanisant les espaces naturels, détournant les lois, dépossédant et pratiquant la rapine sur les peuples légitimes.
Pourtant, la main sur le cœur, le même « petit homme » tente d’aider la nature avec impôts écolo, dépollution, campagne moralisatrice, cohorte d’instruits chargés de faire avaler les restrictions (surtout aux autres).
Inexorablement, le châtiment de la nature est en marche contre ce « petit homme », qui se multiplie à vitesse algébrique, au point de menacer définitivement la planète.
En réplique, notre marchand du Temple se déguise en vert - couleur à la mode - et grapille un peu plus de pouvoir en s’accaparant ce qui reste accessible avant recours à l’intimidation.
Mais les temps sont proches pour lui, car des présages sombres s’accumulent : territoire, eau, alimentation, énergie… manquent déjà à l’aube des 10 milliards de ses semblables.
Progressivement, le démarketing s’installe dans le Var avec l’instauration de quotas, la régulation des locations, la dégéolocalisation des photos, l’opposition aux réseaux sociaux, la renonciation aux campagnes blingbling, l’obligation de redevances de crise … et décourager ainsi les touristes de venir dans un site saturé.
Et pendant ce temps, que se passe-t-il au Lavandou, modèle international du tourisme balnéaire ? Un microcosme d’à peine 6.500 habitants avec des pics estivaux de 90.000 à 110.000 vacanciers.
La « fête de la nature » y bat son plein : élus verts (et mous), réhabilitation dénaturée d’espaces « naturels », barrage au Ligure (courant voleur de sable), récifs artificiels de big-bags polluants en particules fines, plantations d’espèces exogènes, relégation des pigeons, mémorial à la posidonie, lutte contre la montée de la mer, rébellion à l'extension du Parc de Port-Cros, épandage de sable nauséabond sur la grande plage, exploitation avide de l’eau, glorification de l’automobile, constructions hasardeuses …
Une gloutonnerie mercantile destinée à remplir les caisses communales sans effort par le surtourisme... une population migratoire, de plus en plus réfractaire au style clapiers et à la pratique de l’art du gecko sur le sable, qui fuit la promiscuité, le racket estival, la malbouffe, la panne internet, la fête à neuneu...
La nature appelle désormais une nouvelle génération d’élus responsables et un inédit modèle économique lissant le flux touristique sur l’année, afin de la sauver.

Cercle d'études Reyer
Marie-Noëlle NOBLE

Tag(s) : #Écologie
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