Bras de fer entre le SCLV* et le Ligure

Notre société fait la part belle à l’individuel qui devient de l’individualisme et s’oppose au collectif, à la fraternité qui fait la sociabilité.
Et cette tentation de la sécurité, nous fait construire des barrages, des murs, parfois stipendiés de jolis noms : démocratie, droits de l’homme, liberté… qui inspirent des syndicats sans autre utilité que de flatter l’égotisme de certains élus.

Pour le SCLV* – invisible depuis 1922 – le grignotage du littoral est devenu un focus à la mode contre le courant Ligure et l’élévation de la mer.
Cette gigantesque machine thermique, orientée majoritairement dans le sens Est-Ouest, varie au fil des saisons en largeur (de 25 à 40 milles) ; en hauteur (25 à 50 mètres) ; en puissance (828 m/h) qui s’essouffle mécaniquement par la force du Mistral. Accéléré par la fonte des glaciers, ce long serpent de mer longe le littoral en déplaçant des tonnes de sable et de sédiments qui s’accumulent dans des poches artificielles : épis, digues, détours, obstructions portuaires, destinées à les retenir. Pourtant, l’ensablement naturel des grandes plages varoises n’est que la résultante de son intemporalité depuis 5 à 6 millions d’années.
La tactique d’intimidation des élus du littoral varois est désormais de freiner son action, car retenir le sable et fixer le trait de côte c’est aussi maintenir la manne du surtourisme. L’intellection de ce groupement - qui engloutit individuellement les aides publiques - est singulière, puisque les 28 adhérents du SCLV* ont eux-mêmes contribués à modifier la côte par le creusement de leurs ports artificiels de 1970 à 1985, pour satisfaire l’industrie de la plaisance, rajoutant ainsi le nouveau problème d’ensablement de ces bassins.
Au Lavandou, les plages faussement protégées par de dérisoires piquets et big-bags polluants témoignent d'un narcissisme électoral qui n’est pas toujours respectueux de cette horlogerie naturelle... et qui n'empêche pas le sable de poursuivre inexorablement sa migration vers... Bormes-les-Mimosas et Hyères ! 
Au final, les barrages et les murs sont une forme de mépris vis-à-vis des autres, oubliant que les ponts passent au-dessus des barrages et que la nature reprend toujours ses droits.

Cercle d'études Reyer
Héloïse AGOSTINI

*SCLV : le Syndicat des Communes du Littoral Varois créé en 1922, a pour but d'étudier et de réaliser la protection, la mise en valeur et la défense des intérêts de la Côte d'Azur Varoise.