C’est qui le patron ?

Boucan inhabituel au sommet de l’Olympe ! 
D’un côté, Trump (79 ans), sauvé plusieurs fois par Dieu pour rendre à l'Amérique sa grandeur ; de l’autre, Poutine (73 ans), missionné par Dieu pour défendre la Russie "agressée" par l’Occident en décadence. Deux égotiques qui se glorifient pour un fauteuil près de Dieu.
Trump, le Sauveur chrétien presbytérien, soutient la suprématie de la race blanche où "Jésus est blanc" ; Poutine, le chrétien orthodoxe, nouveau Tsar dont "les frontières de la Russie ne se terminent nulle part ", prêche le retour au XVIIIe siècle en direction du Caucase, du sud et des rives de la mer Noire, où "Jésus est brun-noir", en rupture avec l’athéisme officiel de l’ère soviétique.
Pour les deux décomplexés et extravertis, la "Croix et la bannière" justifie l’éradication des déviationnistes. Drogue, tabagisme, alcoolisme, LGBT, avortement, vaccin, famille stérile, adorateur de Satan, églises de maison … sont des entraves à la Loi divine qui punit les impies par le glaive, le Novitchock, la tronçonneuse ou la terreur nucléaire. Côté bilan : appropriation, non-droit, barbarie, goulag, destruction, racisme d'Etat… ne sont que de simples statistiques dans l'évangélisation stalinienne et la reconquête de l'Ouest.
Leur point commun ? l’impérialisme territorial. Sorte de jeu de GO avec pour cible les peuples faibles où l'éradication massive et la soumission ne sont qu’une formalité du pouvoir absolu.
Leur légitimité ? ils sont démocratiquement mandatés par les urnes, encouragés par des alliances suspectes et souvent prolongés par le tripatouillage des Constitutions. C’est la technique connue des psychopathes, chefs de gangs, "bateleurs d’estrade" à la Trump ou "rouleurs de mécaniques" à la Poutine, de glisser de la démocratie vers l'autocratie.
Leur finalité ? laisser une empreinte dans la mémoire universelle. Pour l’un, son buste sculpté sur le Mount Rushmore National Memoria ; pour l’autre, son patronyme à une ville et un mausolée à sa gloire. De futurs lieux de pèlerinage qui rappelleront à l’homme sa vraie nature : celle d’exterminateur de ses semblables.
Au programme des nouveaux maîtres : Canada, Ukraine, Groenland, Panama, Pays Baltes… par des élections truquées, des vassalisations militaires et affairismes rentables.
De ce point de vue, l’Occident n’a pas été le dernier dans le partage du monde entre empires coloniaux : Empire français (de 1534 à 1962 : 13,5 millions de km2, à comparer avec nos 544.000 km2 de 2025); Empire britannique (jusqu’en 1939 : 33,3 millions de km2) ; Empire Espagnol (jusqu’en 1898 : 13,7 millions de km2)…
Leur méthode ? L’intimidation avec une parodie entre les mensonges du rusé Poutine et l'exaltation de Trump sur fond de cacophonie permanente, couplée à une démesure pathologique où chacun devient le seul arbitre de la réalité.
Pendant ce temps, l’Empire du Milieu - 3000 ans avant J.-C. achevé en 1644 après J.-C – compte les excès de ces précaires qui n’ont pas encore pris conscience de la diaspora chinoise dispersée dans le monde, estimée à 50 millions d’individus (dont 5,5 millions aux États-Unis, 1,8 million au Canada et peut être 500.000 en Russie - laquelle ne donne plus de chiffres depuis 2002)
Gare à la chute, ourdie en général de l’intérieur, lorsque arrogance et ambition démesurée mènent inexorablement les puissants à leur perte et à la recherche de boucs émissaires pour masquer les échecs.
L’humanité comprendra assez vite cette prophétie du philosophe Friedrich Nietzsche : "Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau.... " (Le Gai Savoir, Livre troisième)

Cercle d'études Reyer
Marie-Noëlle NOBLE