Quoi faire pour reconquérir l’opinion ? Que raconter pour donner l’impression que l’âge des artères n’est qu’un bonus vers un nouveau Lavandou 2026-2032 ?
Hélas ! le poids du temps a décimé les rangs des croyants de la première heure. La politique ne fait plus rêver et les nouvelles générations ne sont pas au rendez-vous. Solitaires et non solidaires, dopés par les réseaux sociaux, les bitcoins et l’I.A le monde leur appartient.
S’occuper des affaires des autres, gérer une communauté à l’heure d’une redistribution nécessaire des pouvoirs sur fonds d’austérité, n’est plus la vocation glorifiante d’hier. La mauvaise image héritée d’élus peu exemplaires a détruit le mythe. Les médias et les tribunaux ont grossi le trait.
Conduire une commune c’est désormais s’exposer au danger, à la vindicte, à l’inimitié, à la ruine de sa vie personnelle.
Entre trop et rien, 30 ans d'un SEUL ont endormi le Lavandou… et à bien y regarder le sortant n’a rien prouvé de son excellence à ses concitoyens. Les électeurs vivent dans l’e-média : entre un passé de mystifications et un avenir d’illusions. Quel intérêt personnel à consacrer sa vie pour des ingrats, si ce n’est obtenir une plaque de rue... dans une impasse ou un article dans les faits divers ?
Au Lavandou, un climat de suspicion s’est installé sur la trop grande longévité du sortant qui s’est entouré de conseillers atones, sans initiative, sans courage, sinon d’en tirer silencieusement avantages.
C’est qu’autrefois, une écharpe tricolore, une médaille ça posait son homme et le mettait à l’abri de la justice, d’un coup d’état, d’une trahison. Mais aujourd’hui, une Légion d’Honneur se perd aussi vite que la réputation… à la vitesse d’internet.
En marketing, un citoyen mécontent fait dix fois plus de dégât qu’un satisfait. Il suffit de cumuler conspirateurs, jaloux, abandonnés, ombrageux, faux-amis sur 30 ans pour comprendre que la majorité régnante n’est plus dans le cœur des lavandourains.
Le temps a changé le regard de l'un sur l’autre. Une nouvelle potion magique, un cierge à Saint Louis du Lavandou, un appel au sursaut partisan, une distribution des dividendes n’y suffiront pas.
A trop étreindre, dire la messe, entortiller les incrédules, choisir la force, diaboliser les cieux, se peindre en vert… ça amuse le café du commerce sur ce gladiateur isolé au milieu de l’arène, condamné par "le pouce renversé" des électeurs pour avoir perdu son dernier combat.
Cercle d’études Reyer
Emmanuel Moreau