Urgence Méditerranée

En passe de se transformer en mer morte, la Méditerranée est devenue l’une des plus grandes décharges de la planète. La France est montrée du doigt comme étant le plus important pollueur en termes de déchets plastiques.
Une invasion micro plastique quatre fois plus élevée (soit 1,25 million de fragments par kilomètres carrés) que le 7e continent appelé "vortex de plastique", situé au nord-est de l'océan Pacifique (magma de 3,43 millions de km², soit l'équivalent de 6 fois la France).
Pollution favorisée par l’absence de "contrat moral" entre les 22 pays riverains, qui génèrent 24 millions de tonnes de déchets plastiques par an, dont 600 000 tonnes finissent en mer Méditerranée et dont le renouvellement par le détroit de Gibraltar met environ 90 ans.
Cette mésentente entre voisins est totale sur les multiples raisons à combattre : montée des eaux, érosion des côtes, stations d’épuration absentes, surpopulation des rivages, migration estivale, urbanisation, dégazage marin, surpêche… sans compter les imprévus climatiques, trombes marines, ouragans, tsunamis… qui évacuent dans la mer tout ce qui se trouve sur terre ; et l’inconscience des hommes qui se débarrassent dans les profondeurs des boues rouges et des fûts radioactifs.
Cependant sur nos plages les petites incivilités ne sont pas innocentes : mégots, couches, seringues, déjections, poubelles débordantes, déchets de pique-niques…
Une prise de conscience tardive qui amènent les européens à organiser des brigades volontaires de nettoyage sur les rivages ; des plongeurs à décrasser les criques, calanques et ports ; les communes à mettre en place des alertes écologiques, des interdictions d’ancrage sauvage et de pêche illicite, des digues anti-Ligure, des vidéos surveillance partout… En vain  ! la Méditerranée est commune à tous les humains d’une rive à l’autre.
Alors faudra-t-il imposer des mesures en vigueur en Asie et parfois en Europe, fermant l’accès pendant des années des sites touristiques fragilisés, démolissant les constructions illégales, prohibant les extensions urbaines et régulant les vacanciers d’un jour ?
Selon des estimations de l’OCDE, les rejets en mer Méditerranée pourraient être encore multipliés par 1,5 ou 2 à l’horizon 2040-2050 par une population qui devrait continuer à croître de +20 à +30 %, passant ainsi de 520 millions à 630 et 690 millions d’ici à 2050.
Si le climat change à vue d’œil, la conscience humaine évolue à la vitesse de l’escargot ; coincée par l’égo de ses élus inutilement bardés de décorations et de fonctions ronflantes.
A moins que le sommet 9 au 13 juin sur l'océan (Unoc-3) à Nice nous ouvre les yeux sur l’imminence de notre naufrage

Cercle d'études Reyer
Héloïse AGOSTINI

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