L'autisme de la majorité municipale au Lavandou laisse perplexe.
Pourtant partout la question est posée de réguler le flux effrayant du tourisme de masse dans le Var. Non pas que le tourisme ne soit pas le bienvenu dans l’économie locale mais qu’il convient de le lisser tout au long de l’année et de prendre des dispositifs sur les pics de fréquentation.
L’auguste président du Syndicat des Communes du Littoral Varois (SCLV) s’est bien gardé d’aborder le sujet lors de sa dernière Assemblée Générale de petits fours, focussé depuis 30 ans sur le trait de côte qui réduit ses plages malgré digues, excavation de sable, barrages géotextiles, vaine éradication du courant Ligure... Il n'a rien vu de la flore et de la faune marine en extinction, de la température de la mer (+5°C), de la rareté de l'eau douce.
Normal : le président et le maire ne font qu’un au Lavandou, dont le cas est significatif du déséquilibre écologique varois face à l’argent facile du tourisme de masse.
En effet, faudra-t-il encore longtemps accepter cette façon de remplir les caisses publiques, rackettant les bidochons jusqu’à plus soif, fermant les yeux sur l'environnement que plutôt chercher comment rendre la vie plus agréable aux résidents qui font le choix du littoral varois ?
Au Lavandou, pouvons-nous accepter 80% de résidences fermées 8 à 9 mois de l’année et passer d’un village de 6.000 résidents à un Luna-park de 100.000 vacanciers en période de pointe ? A quoi riment tous ces équipements publics et les centaines d'agents municipaux hors saison ?
Ces questions sans réponse d’une majorité municipale satisfaite de sa gestion du tourisme, dont elle porte tout le déclin, crispe les citoyens dont l’horizon se couvre de bâtiments desquels il faudra bientôt signaler la direction de la mer.
Il est temps aux "élus" de travailler sur un tourisme responsable et une économie durable en regardant autrement ce que nous sommes vraiment en terme d’accueil et de service.
C’est aussi une question de courage et d’imagination : deux qualités absentes lorsque l’on refuse depuis 1995 tout ce qui vient de l’extérieur, claquant le bec à toute contestation, expulsant les sachants, usant l'argent public contre les lucides, méprisant les initiatives publiques.
Il fut un temps où l’hubris des lieux proclamait les Etats généraux du tourisme lavandourain pour bien moins que çà et s’emparer du pouvoir absolu.
A l’heure du démontage de l'éphémère carte postale lavandouraine, cette oligarchie d’une autre époque signe la fin de l'abondance et de l'insouciance.