Il aura fallu 27 ans de pouvoir au maitre du Lavandou pour redécouvrir le Grand Jardin, dernier carré de verdure cerné d’immeubles hideux issus de ses mandatures.
Pressé par la révision de son PLU, mainte fois attaqué en justice, la municipalité caresse le projet de le rénover dans le cadre d’un Projet d'Aménagement et de Développement Durable (PADD).
Créé en 1985 par son prédécesseur, ce parc de 5 hectares est avant tout un parcours de santé, agrémenté d’un mini-golf, d’un théâtre de verdure, d’une halte-garderie et d’une maison de retraite…
En vérité le maître, ne pouvant plus prétendre y bétonner, veut ainsi reverdir son image, comme hier il voulait divertir ses sujets d’un cinéma à 4,5 millions €, qui s’avère être un échec financier, alors qu’il devait désenclaver économiquement le village.
La mode du béton tournant au vinaigre au Lavandou, ce rétropédalage du maitre trouve son origine dans son récent ralliement tactique au parti LREM. Ainsi notre coucou de la politique cherche désespérément à changer sa réputation de fossoyeur de la nature après avoir rejeté par référendum l’extension du Parc national de Port-Cros, tenté le cheval de trait aux Terrasses de St Clair, essayé de refiler la Pointe du Layet au Conservatoire du littoral, accordé des permis à répétition sur les terrains de la Drôme , planté moult palmiers adorés du charançon rouge ou recherché une chimérique source d’eau chaude… le voilà engagé dans une voie résolument plus vertueuse dans un nouvel effet d’annonces dont il excelle.
Une volte-face amusante puisqu’il s’agit de taire prendre désormais en compte inondation, incendie, mouvement de terrain, préservation des paysages à celui qui a signé un Ehpad en zone inondable, laissé un hôtel s’ériger sur le domaine public à Aiguebelle, rempli deux fois une piscine d’eau douce en période de sécheresse, construit sa ligne Maginot contre le courant Ligure… Une nouvelle petite musique qui enchante son vassal ex EELV « assez satisfait de l’orientation » prise par le maitre.
Cependant le passif accumulé depuis 5 mandats va peser sur la crédibilité de la majorité municipale Regain usée face à une population mécontente du grignotage foncier, d’une surpopulation estivale et d'une dénaturation inquiétante du petit village de pécheurs si bien narrée par Francis Marmier.
Une réalité dénoncée par Stéphanie Boccard et Bertrand Carletti, seule opposition sérieuse, qui a le don d’irriter le maitre au comportement irrespectueux, les outrageant de propos grossiers, tel l’enfant capricieux gravement « frustré » à qui l’on refuse d’applaudir son nouveau caprice.
Toutefois le cinéma de la Baou (2011-2021) doit nous rappeler que nous aurons le temps de reparler du Grand Jardin, sans timing, ni budget jusqu’au moins… 2032.
Au Lavandou, il ne suffit pas de ressembler à un écolo pour devenir écolo.