Qu’elle est bonne ma soupe !

En France, le profil du bon candidat électoral est instructif : cumulard, magouilleur, mythomane, si possible poursuivi par la justice, œuvrant pour son petit clan de nantis… Anne Parisot modifie le règlement intérieur du Medef pour  un troisième mandat. Jean-Marie le Pen, 84 ans se présente comme député européen. Jean Tiberi, inéligible, 10 mois de prison avec sursis... sera bien candidat aux prochaines municipales de Paris. Les mis en examen bafouent les institutions et détiennent un brevet de bonne conduite face à leurs groupies. Les adhérents de l’UMP rêve de la chute de la maison France pour prendre leur revanche sur le PS. Le Sénat et l’Assemblée Nationale trainent les pieds sur le non cumul des mandats. Où va le monde politique dans notre pays ? Où est la respiration démocratique ? Entre le discours rédempteur et la pratique catastrophique,  les électeurs bafoués se tournent vers l’irréparable : l’abstention ou le FN.  France, mon pays, réveille-toi ! Lavandou, mon village vas-tu laisser un quatrième mandat au candidat du passé ?

15/11/2012
La conquête du pouvoir
2012 aura connu quelques "changements" à la tête des Etats. Les élections en Russie, France, Etats Unis, Chine et 20 autres pays dans le monde, ajoutées au bon coup de balai dans les pays arabes, auraient soit-disant "redistribué" les cartes politiques. Mais bien souvent on prend les mêmes et on recommence, car quelle différence entre un républicain et un démocrate, un membre du PCC ou un barbu avec un autre ? La corruption, le passe-droit, le privilège, changent simplement de camp. Le moteur électoral reste l’argent et la domination. Les tricheurs (ou les pressés) prennent les armes, les légalistes les urnes. Seuls, les munitions, les arguments et les militants diffèrent, permutant du stylo à la Kalachnikov ou internet. La vie politique est un vaste mouvement pendulaire et la causerie démocratique, la cerise sur le gâteau des utopistes.  Le dérangement mental ronge le fraichement élu qui ne pense qu’à sa réélection car il ne peut modifier le temps ou la matière seulement la Constitution. Il s’isole de la réalité et subit les règles de son clan. Il est élu pour le servir pas le transformer. L’histoire d’une ville étudiée sur plusieurs générations est révélatrice des attentes. Les traces du charbon, de l’aluminium, de l’automobile, des chantiers navals, des galères royales sont profondément ancrées dans la mémoire des populations. Il suffit de les réveiller avec des promesses pour gagner les élections. La Chine, nation millénaire où le temps ne comptent pas, a toujours organisé sa supériorité. Elle tricote, sans bruit, depuis de la nuit des temps des quartiers à Ottawa, Londres, New-York, Paris…implante ses étudiants dans les principales universités du monde, des comptoirs commerciaux partout en Afrique…autant de "poissons dormants" faciles à réveiller sur fonds patriotique. L'attaque par la ruse, inspirée de l"'Art de la guerre, fait son succès. Tout comme les dernières manifestations contre le Japon, ancestrales querelles remontant à l'impératrice Cixi. A plus petite échelle, cette théorie est valable dans les plus discrets villages de France dont la clé est toujours dans les racines. Le bon docteur, le notaire, l’instituteur et depuis peu l’avocat sont dans les petits secrets de famille. Ils sont plus facilement élus sur la mémoire, la nostalgie, l’amitié, le patrimoine, la loi du silence mais pas trop sur leur efficacité. Tel un sprinter, l’ambitieux parachuté peut séduire un temps mais ne restera qu’au prix d’un effort d’adaptation. L’encartage politique joue aussi son rôle à condition d’être du bon côté du pouvoir. Croire que la démocratie va créer l’alternance est un leurre moderne. Personne ne veut quitter le pouvoir si difficile à conquérir. Le jeu des chaises musicales, la progression hiérarchique ou les alcôves sont des passages plus sûrs vers le sommet…du moins jusqu’en 2014, car la réforme électorale est en marche dans les esprits pour en déloger les barons !