Le FN aux portes de la mairie du Lavandou ?

Les chiffres sont accablants. La progression du FN au Lavandou à 37.44% ( contre 18.39% en 2007) place ce parti en seconde position, derrière une droite affaiblie à 48.43% (contre 51.1% en 2007).
Ce mauvais score est certes consécutif au climat national mais aussi à une gestion locale décevante de la droite. Avec une dose de proportionnelle et une vague "bleu marine" qui s’ancrera durablement dans l’opinion, cumulée  à la division probable de l’UMP, trois ou quatre élus pourraient faire leur entrée dans le conseil municipal du Lavandou en 2014…Ce qui signerait définitivement la fin d’une démocratie qui n’existe déjà plus au Lavandou depuis 1995 et traduirait bien la déconfiture de l’équipe Regain en place, faute d’ouverture aux autres. La partie semble mathématiquement assez aisée pour le FN qui va acquérir désormais une respectabilité politique le légitimant en tête de la future opposition ( dont l’UMP sera rejeté sur sa gauche) Alors que le maire du Lavandou, piètre stratège, a commis de nombreuses voltefaces, dérives de pouvoirs,, erreurs de gestion (dont l’héritage d’une dette toujours mal maitrisée, dans l’opacité), a apporté son soutien à la dissidence UMP, a contrarié sans cesse les décisions de notre ex président (Port-Cros, intercommunalité, réforme des collectivités territoriales…), la question de sa succession se pose désormais. Pour les inconditionnels, Il est encore et toujours l’homme de la situation, arcbouté sur le village figé dont il se croit propriétaire. Pour les modérés, 19 années d’immobilisme conservateur n’ont pas aidé la commune à se hisser au-dessus de la mêlée alors qu’elle bénéficiait de la présence de Carla Bruni, lavandouraine historique, devenue première dame et du président, Nicolas Sarkozy…(qui ont vite répugné  les simagrées du trop bavard…). Pour les opposants, le clanisme ambiant, le chômage au plus haut des jeunes, la fuite des habitants et le logement inaccessible pour les ménages ont signé la récession du village. Aucun projet structurant n’est sorti de ses ambitieuses promesses électorales. Les récentes décisions prises dans l’urgence pour sauver les apparences ne font que confirmer l’incompétence du sortant .
Ce terreau, favorable à un basculement radical, s’est déjà vérifié ailleurs dans le Var. Le cercle de réflexion Reyer, inquiet par cette hypothèse, travaille à une alliance politique plus large pour remplacer l’actuelle majorité, usée et en perte de crédibilité au Lavandou. Celle-ci pourrait s’appuyer sur quelques conseillers municipaux et collaborateurs territoriaux dont les compétences sont écartées, mais aussi de nouvelles personnalités. Inévitablement le FN alignera un candidat et tentera d’arracher ce fief symbolique du clan UMP qu’il n’a d’ailleurs jamais vraiment été, trahi par l’opportunisme d’étiquette de son maire. Si les sondages donnent raison à la droite au Lavandou, on ne sait toujours pas exactement de quelle droite on parle et qui la représente…Sans oublier que l’ouverture annoncée du droit de vote aux étrangers, promise par Hollande, pour les prochaines municipales divisera davantage l’électorat traditionnel en confortant l’extrême droite dans le camp du refus. Les tactiques se préparent dans les coulisses. Triangulaire, multiplication des listes ou révocation de l’investiture UMP, seraient alors fatales au sortant, sans réserve de voix et gratifié d’un bilan plus que médiocre au terme de ses trois mandatures autocrates.