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Après la COP 21 libérons la créativité territoriale pour faire face aux défis climatiques.
De nombreuses villes ne se reconnaissent pas dans une vision centralisatrice et « technocentrée » adoptée par les cités les plus riches. Elles s’interrogent sur la pertinence de reproduire, partout, les modes de vie des pays développés.

La première condition à la « durabilité » est le décloisonnement des esprits et des politiques. Les questions climatiques doivent être traitées dans une vision qui intègre l’ensemble des préoccupations de nos sociétés (qualité de l’eau et de l’air, biodiversité, santé, alimentation, habitat, déplacements, emploi, culture, solidarité, sécurité, gouvernance…).

Toutefois, ces politiques sont propres à chaque territoire et leurs bénéfices, en termes de sobriété énergétique, sont indirects, donc plus difficiles à évaluer que ceux provenant d’équipements techniques spécifiques.

La question climatique invite aussi à se projeter dans la « troisième révolution industrielle » et à anticiper les mutations sociétales, en mobilisant une « créativité territoriale » fondée sur de nouveaux partenariats avec la recherche et la société civile, sur le numérique et les nouvelles pratiques sociales collaboratives.

Cette nouvelle vision se démarque de l’organisation technique, pyramidale et centralisée envisagée pour gérer le climat au niveau mondial.

Dans cette perspective, les acteurs de la société civile locale doivent veiller à ne pas se voir imposer des orientations techniques inadaptées à leurs spécificités, à leurs moyens financiers et à leur capacité d’innovation. Les territoires doivent pouvoir choisir leur propre voie du « mieux vivre ensemble » pour lutter contre le changement climatique.

Cinq revendications à caractère politique et juridique peuvent résumer cette volonté.

1 - Les territoires revendiquent d’être associés aux États pour l’élaboration et la révision des objectifs, des recommandations, des réglementations environnementales, des mécanismes de régulation et des procédures d’évaluation, qui feront suite à l’Accord de Paris.

2 - Les territoires revendiquent des réformes des cadres juridiques nationaux et internationaux d’ordre économique et social qui entravent souvent la mise en synergie des écosystèmes humains et naturels, ainsi que la valorisation des ressources locales.

3 - Les territoires demandent aux États d’établir des règles de souveraineté publique sur les espaces numériques pour permettre aux autorités locales de valoriser au mieux ces nouvelles ressources et de réguler les nouveaux services publics locaux émergents.

4 - Les territoires proposent que le droit international responsabilise les entreprises à hauteur des risques environnementaux qu’elles font courir à l’humanité.

5 - Les territoires proposent que les collaborations et les échanges internationaux qu’ils conduisent au sein de réseaux « pluri acteurs » soient reconnus par les États et intégrés aux processus mondiaux de gouvernance de l’environnement.

Ainsi, la lutte contre le changement climatique et ses effets contribuera à la défense des valeurs de responsabilité, de partage, de démocratie et d’égalité entre les femmes et les hommes.

J’invite l’ensemble des maires et responsables de collectivités locales, françaises ou étrangères, à se joindre à nous pour que ces revendications soient prises en compte par les États et traduites dans le concret.


Jean-Claude GAUDIN Maire de Marseille Vice-président du Sénat

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