"non-assistance à commune en danger"

La déclaration de candidature du maire sortant ne plait pas aux lavandourains, encore sous l’émotion des inondations du 19 janvier et d’un permis de construire hasardeux autour de la maison de retraite inondée. D’autant que son ambition pour la commune ressemble comme toujours à un catalogue de promesses jamais tenues. Celles de son interview dans Var matin est digne d’un autiste, à côté de la problématique de la commune en perte de vitesse et désargentée. Face aux mensonges à répétition qui ont jalonnés ses trois mandats, et dont l’inventaire serait trop désobligeant à son égard, les électeurs cogitent. Cette "non-assistance à commune en danger" irrite particulièrement Thierry Saussez, lequel avait déclaré puis renoncé cet été son envie municipale, par esprit de camaraderie UMP. En effet, son rival avait été investi à sa place par les instances politiques locales selon le principe de préférence nationale aux maires sortants. Un choix surprenant, digne d’un plébiscite à l’africaine, car le sortant a plutôt brillé par son absence et ses incartades au sein de la fédération départementale, alors qu’il héberge un hôte prestigieux au Cap Nègre. Déterminé à gagner Thierry Saussez, au-delà du parti, repart donc à l’assaut de la mairie, avec plusieurs jokers dans sa manche : l’appui tacite des grands médias nationaux, le soutien discret de Nicolas et des députés UMP, dont le favori des municipales d’Hyères. Les trois ont un passif à régler avec le sortant et ne lui feront pas de cadeau. Au Lavandou, il faut que ça change, mettre fin au naufrage économique et remettre la commune en ordre de marche. C’est aussi le souhait de la majorité silencieuse interrogée récemment par sondage téléphonique. Le maire sortant est usé , son programme désuet se résume à : "Nous sommes très heureux de vivre à 6.000 habitants, nous n'avons aucune volonté de développement urbain, même si l'accueil des touristes est important. L'écoquartier  sera sans doute la phase ultime de notre urbanisation. Je veux continuer à entretenir les arbres et jardins, à préserver la qualité de vie dans ce petit paradis qu'est le Lavandou".  Ambition nettement insuffisante pour réveiller la belle endormie qui doit lutter contre la bouderie des touristes et l’évasion des résidents mécontents. Visiblement le maire sortant vit dans un autre siècle. En 19 ans, son autocratie combinée à son immobilisme a figée la commune. Ce petit village gaulois coupé de la réalité refuse l’intercommunalité, port Cros, la justice, le voisinage, la pluie, l’Etat…au gré du mauvais caractère de son premier magistrat  Cependant, la rébellion gronde face au clientélisme des personnes âgées (près de 40 % de la population) savamment orchestré par le "petit Gil" à coups de colis au foie gras, Baletti, champagne, soupe au pistou, crêpes et fêtes en tout genre. La fracture entre ceux qui travaillent, celui qui décide et ceux qui profitent est palpable. Thierry Saussez (Le Lavandou Cap 2020) et Jean-Laurent Félizia (La Ville Heureuse) sont bien décidés à déloger cet encombrant locataire qui s’estime perpétuel, avec l’appui technique de Lavandou Ensemble, ses opposants municipaux canal historique. En coulisse, l’inquiétude commence à gagner les auteurs de l’investiture UMP au sortant "ça va être compliqué pour lui " formule-t-on dans un demi sourire. Langage diplomatique bien connu d’une défaite annoncée !

Var Matin du 18/02/2014